Les pourfendeurs de la politique menée par Tayeb El Houari et Khaled Bounedjma appellent le pouvoir à ne plus s'ingérer dans les activités de leurs organisations. Un vent de contestation souffle sur les organisations de la famille révolutionnaire. Les jours de Tayeb El Houari, à la tête de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), et ceux de Khaled Bounedjma, à la tête de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC), semblent comptés. Des responsables et des membres fondateurs influents de ces deux organisations, soutenus par des officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire (ANP) à la retraite, exigent en effet ni plus ni moins que leur départ. Dans une déclaration conjointe, rendue publique hier et accompagnée d'une liste de signataires, les contestataires leur reprochent notamment d'avoir violé les statuts de l'ONEC et de la CNEC en amarrant ces deux organisations à des formations politiques et d'avoir failli dans leur mission qui consistent «essentiellement à défendre la mémoire des chouhada». Dans leur missive, les pourfendeurs de la politique menée par Tayeb El Houari et Khaled Bounedjma appellent également le pouvoir à ne plus s'ingérer dans les activités de leurs organisations. «(…) En raison de la situation peu reluisante à laquelle sont parvenues les deux organisations et (…) du fait de l'incapacité de leurs directions respectives, nous demandons fermement aux parties concernées de lever toute paternité ou tutelle à l'égard des enfants de chouhada et de les laisser décider librement de leur destin (…)», ont-ils mentionné dans leur communiqué dont une copie nous a été adressée. Dans la foulée, ils se sont fait un devoir de rappeler que «les textes fondamentaux de l'ONEC et de la CNEC, qui énoncent dans leur ensemble la nécessaire autonomie des deux organisations ainsi que l'autonomie de leurs directions et de leur pouvoir de décision vis-à-vis de tout courant partisan ou non partisan». Menés par Kashi Layachi, officier supérieur à la retraite, Meziane Djamal, membre fondateur de l'ONEC, Bensaïd Ahmed Lakhdar, ex-secrétaire général de la CNEC, Mehlal Ali, membre fondateur, et Ben Djefal Omar, officier supérieur à la retraite, les contestataires se proposent pour mettre à l'abri leurs organisations des exploitations et des luttes politiciennes de jeter, sans plus attendre, les bases à une institution nationale unique. «Nous, enfants de chouhada, (…) déclarons que nous entamons les préparatifs pour la tenue d'une rencontre nationale dans un avenir proche en vue de mettre en place une institution nationale unique et unifiée qui sera chargée de la préparation, au plan matériel et moral, de la tenue d'un congrès rassembleur et unificateur des rangs», précisent-ils dans leur déclaration. A ceux qui auraient l'intention de leur barrer la route, les contestataires de la ligne imprimée actuellement à l'ONEC et à la CNEC préviennent qu'ils sont «résolus, quoi qu'il leur en coûte, à apporter le changement qui convient aux deux organisations en les dotant de dirigeants honnêtes au plan matériel (…).» A coup sûr, la levée de boucliers contre l'indétrônable Tayeb El Houari devrait être ressentie par le FLN comme une attaque directe dans la mesure où le secrétaire général de l'ONEC se trouve être l'un de ses députés. Mieux encore, celui-ci est membre de son bureau politique. Il n'est un secret pour personne, le Front de libération nationale – qui actuellement fait face à deux mouvements de redressement – a toujours utilisé les organisations de la famille révolutionnaire comme un fonds de commerce et comme un réservoir électoral. La remarque vaut également pour la Coordination nationale des enfants de chouhada de Khaled Bounedjma dont l'engagement inconditionnel aux côtés de l'Alliance présidentielle durant les périodes électorales est devenu un secret de Polichinelle.