Alors que l'autoroute est-ouest n'est pas entièrement achevée, les premiers défauts techniques commencent à apparaître sur les tronçons livrés à la circulation automobile. Sur la partie reliant Alger à Oran, entre Hoceinia et Khemis Miliana, un important glissement de terrain menace l'autoroute. Des plaques de signalisation demandant aux automobilistes de réduire leur vitesse et un affaissement de la chaussée indiquent le début de ce glissement de terrain qui risque d'emporter l'un des tronçons les plus accidentés de la partie ouest. « Le glissement est très sérieux. Il risque d'emporter une partie de l'autoroute, ce qui provoquera sa fermeture et la déviation du trafic routier sur l'ancienne route nationale N°4 », affirme un proche du projet.Ce tronçon, situé entre Oued Djer et Khemis Miliana, à 90 km à l'ouest d'Alger, se distingue par sa topographie très accidentée, ses virages et surtout ses pentes dangereuses notamment pour les poids lourds. La route a été taillée quasiment sur le flanc d'une montagne constituée d'un sol instable, avec des talus de plusieurs mètres de hauteur, traités avec du béton projeté pour éviter leur glissement sur la route.Ce début de glissement de terrain illustre en fait la mauvaise qualité de réalisation et de contrôle des travaux sur certains tronçons de l'autoroute est-ouest, dont le budget s'est révélé pourtant très élevé (12 milliards de dollars, sans les surcoûts.Sur des projets autoroutiers, ce genre de fautes techniques ne devraient pas se produire. Les études sont censées prendre en compte tous les risques liés à d'éventuels glissements de terrain ou éboulements qui emporteraient la chaussée et obligeraient les autorités à fermer l'autoroute et à dévier la circulation pendant de longs mois. Les Chinois ont-ils donc bâclé les études de l'autoroute ? Ou la faute revient-elle aux Algériens en charge de la gestion du projet ? « Il était prévu de réaliser un tunnel pour relier Hoceinia à Khemis Miliana, mais les Algériens avaient imposé un contournement de la montagne au lieu du tunnel en dépit des mises en garde du groupement chinois Citic-Crcc sur les dangers de réaliser ce contournement», affirme un proche du dossier. Aujourd'hui, l'Agence nationale des autoroutes (ANA) doit constater les conséquences de sa gestion approximative. « Les Chinois avaient clairement mis en garde les Algériens sur les risques de glissement de terrain, les risques d'accidents de la circulation en raison de la forte pente du contournement qui se termine par un virage dangereux et éprouvant pour les poids lourds et enfin sur la fatigue accélérée, deux à trois fois plus importante que sur les autres tronçons à cause des poids lourds obligés de freiner continuellement pour descendre la forte pente », ajoute la même source.