Les commentaires journalistiques vont bon train, et chaque chroniqueur y va avec sa propre lecture politique du discours prononcé vendredi soir par le Président de la République. En effet, les analyses diffèrent d'un journal à un autre, respectant chacun sa ligne éditoriale. Pour certains le discours est loin des attentes des Algériens, pour d'autres, le Président n'a fait que défendre son bilan, pour certains, le discours était carrément ‘'provocateur'' et enfin une troisième voie se voulant neutre n'a fait que rapporter ce qui a été dit par le premier magistrat du pays. C'est la liberté d'expression et chacun apporte son grain au moulin. Mais ce qu'il faut retenir de ce discours, c'est l'engagement solennel du Président de la République à vouloir engager des réformes globales, lorsqu'il annonce :''Pour couronner l'édifice institutionnel visant à renforcer la démocratie, il importe d'introduire les amendements nécessaires à la Constitution de 1996'' et pour ce il précisera qu'il demanderait au parlement de "réviser l'ensemble de l'arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l'exercice démocratique et le libre choix des citoyens". Il faut reconnaitre que c'est une nouveauté dans le discours politique algérien. Comme il a pris l'engagement que ces réformes aboutiront avant les échéances électorales de 2012, c'est-à-dire dans une année à peine. Par mi les grands axes abordés par le Président, la révision de la constitution où tous les partis politiques agrées sans exception seront invités à y participer. La révision de plusieurs lois, dont la loi électorale, la loi relative à la création des associations à caractère politiques et enfin la loi sur l'information avec en prime la dépénalisation du délit de presse. La nouvelle loi sur l'information introduira les repères d'une charte déontologique et complètera la législation en vigueur, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse a annoncé le président de la République. C'est l'une des principales revendications des journalistes. Il a affirmé par ailleurs que la liberté d'expression est « une réalité que reflètent nos médias de par leur diversité et par l'audace dans le ton qui les caractérise : « Nous pouvons être fiers d'appartenir à un pays où la liberté d'expression est une réalité palpable » a-t-il ajouté. Il faut reconnaitre que le discours politique a changé de ton et quelques soient les raisons, le cap vers le grand changement est amorcé. Ainsi, le harcèlement judiciaire et les pressions qui s'exerçaient des cercles influents sur des journalistes, n'auront plus droit de place sur la scène politico-médiatique. La première réaction de l'étranger est venue de Paris. C'est le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé qui a salué le discours en déclarant que les réformes annoncées vont ‘'dans la bonne direction''.