C'est le constat fait par le ministre El Hadi Khaldi, suite à son discours prononcé à l'INSFP de Mostaganem, à l'intention des étudiants qui sont venus en masse pour l'écouter. Il a aussi tenu à rappeler qu'il y a certes le chômage mais que le pays enregistre un manque flagrant en main-d'œuvre qualifiée. C'est de cette façon que le ministre a tenu à sensibiliser certains jeunes qui se plaignent de ne pas trouver du travail mais qui ne veulent pas non plus se tourner vers les métiers, qui leur garantissent un avenir certain. Les statistiques ont prouvé que 87.5 % des stagiaires arrivent à trouver un travail à la fin de leur formation, alors que les détenteurs de licences et autres diplômes universitaires sont confrontés à un vrai handicap et flirtent beaucoup plus avec le chômage. Le ministre a visité plusieurs établissements de la formation professionnelle ce jeudi 12 mai. Il était accompagné d'une importante délégation composée du chef de l'exécutif de la wilaya M. Ouaddah Hocine, le P/APW, M. Soltani Belghali, le directeur de la formation professionnelle, M. Allal Rachid, du chef de la sûreté de Wilaya, M. Makhlouf Salah et de plusieurs autorités civiles et militaires de la wilaya de Mostaganem. M.Khaldi a tenu un langage franc avec les directeurs des différents établissements relevant de son secteur, qu'il a eu à visiter. Il a certes apprécié l'état des lieux, surtout au niveau du CFPA de Hassi-Mameche et de l'INSFP, où il a tenu à saluer les efforts consentis par les directeurs respectifs, sans omettre le directeur de wilaya M. Allal Rachid, qui a su marquer de son empreinte son passage à la tête de ce secteur si important et si sensible, puisqu'il représente un tremplin important pour beaucoup de jeunes qui aspirent à entrer pleinement dans la vie active. Il n'a pas oublié de rappeler : « Ne me montrez pas et ne me parlez pas que de ce qui est positif, je veux connaître le manque et les défaillances du système de la formation professionnelle car le but de ma visite est d'apporter les correctifs et combler les défaillances pour une meilleure prise en charge de ces jeunes qui représentent l'avenir du pays et la force capable de relever les défis et d'assurer l'avenir de la nation ». Même en ce qui concerne les chiffres, le ministre estime que ce n'est plus la peine de gonfler les statistiques car ce n'est pas de cette façon que l'on pourra soigner la situation et il commencera par donner l'exemple en déclarant que son secteur tablait sur 230.000 stagiaires à travers le territoire national malheureusement seulement 63.000 ont rejoint les centres de formation ; c'est un déficit énorme pour le pays qui a besoin de main-d'œuvre qualifiée. Les raisons sont multiples, les jeunes ne connaissent pas bien les atouts qu'ils ont au niveau des centres de formation et la chance qui leur est offerte. Aussi, certains parents ne jouent pas le jeu et n'ont qu'une obsession, voir leurs enfants décrocher leur bac et s'inscrire à l'université. L'échec est considéré comme une honte pour certaines familles, a-t-il souligné, alors qu'ils ont plus de chance d'assurer leur avenir au niveau de la formation professionnelle. L'état a consacré de gros budgets et a mis tous les atouts du côté de la jeunesse, en assurant une formation gratuite et une prise en charge totale pour les stagiaires, qui désirent rejoindre la formation, tout en leur assurant hébergement et restauration, notamment pour ceux qui viennent régions lointaines, de même qu'un cadre d'étude agréable. En effet, au niveau des centres, on a pu constater qu'il existe des salles de lecture, des espaces internet et même des espaces de détente (tables de tennis de table et de billard) pour permettre aux jeunes des moment de divertissement et de chasser le stress après les cours. La balle est désormais dans leur camp. Il faudrait aussi signaler qu'il existe plus de 1100 établissements de la formation professionnelle à travers le pays, les responsables du secteur tablent sur 2000 d'ici 2014, ce qui représente un chiffre énorme comparativement à d'autres pays développés. Ceci démontre toute la volonté de l'Etat à vouloir offrir aux jeunes une vraie chance pour entrer pleinement dans la vie active. Enfin, une cellule d'orientation sera installée pour la prochaine rentrée et comprendra un représentant de chaque dispositif, (ANSEJ, ANGEM, CNAC et l‘emploi) qui seront encadrés par un conseiller de la formation professionnelle. Le jeune aura à choisir une filière qui lui assurera un travail dès la fin de sa formation. En concertation avec les membres de cette commission, les responsables du secteur innovent et veulent impliquer les jeunes dans le choix de leur formation et de la réalité du terrain. Le ministre a d'ailleurs conseillé aux responsables locaux de dispenser des formations en tenant compte de la vocation de la wilaya, qui connue pour son tourisme et son agriculture afin de donner aux jeunes plus de chance à l'accès au travail.