A la limite de la frontière séparant Achaacha à Ouled Boughalem, sur l'oued Kramis, est érigé un ouvrage d'art inédit et d'une splendeur inouïe. Il est là depuis plusieurs décennies, depuis les années trente du siècle passé, défiant les aléas du temps et l'ingratitude des humains. Il s'agit du pont Kramis. En empruntant la route nationale RN11, vers Ténès et Cherchell, ils sont nombreux ceux qui marquent une halte au niveau du pont pour admirer la splendeur d'un ouvrage d'une autre époque et prendre des photos de souvenirs. Bien qu'il soit un chef d'œuvre de par sa beauté architectural, le pont est livré à l'abandon. Sujet à des actes de vandalisme et de pillage, Il est menacé de disparition. Hormis la menace des hommes sans vergogne, le pont est harcelé par une forte corrosion marine, vu sa proximité au rivage de la plage Sidi Abdelkader. Pour rappel, les travaux de construction de cet imposant ouvrage ont débuté au mois de novembre 1927 par une société italienne spécialisée dans le domaine. D'une longueur de 120 m, 6 m de largeur et 8 m de hauteur, sa réception a eu lieu en juillet 1930 en signe de commémoration du centenaire de l'occupation de l'Algérie par les français. Il est dans l'urgence pour les autorités locales et les services de la DTP de classer cette infrastructure, qui n'est plus en service, comme un site historique à protéger ainsi que sa restauration par les matériaux appropriés afin de préserver son originalité. Le vœu de la population locale sera-t-il exaucé avant qu'il soit trop tard ? Les plus sceptiques redoutent que l'ouvrage se dégrade davantage face à l'insouciance des responsables locaux.