Nous avons beau développer le sens du tourisme en Algérie, la situation demeure toujours catastrophique malgré les efforts considérables consentis par l'Etat en matière de financements directs ou par le biais des investissements directs étrangers. Certes le privé a mis le paquet, notamment les grandes chaines hôtelières à l'image du Sheraton, de l'Hilton et bien d'autres, mais cela ne suffit point. Par ailleurs, à l'exception peut-être de quelques hôtels et palaces comptés sur le bout des doigts, la majorité des hôtels n'offrent pas les commodités exigées. Mauvaises prestations, accueil lamentable, prix excessivement élevés, les établissements hôteliers de notre pays sont tout sauf accueillants. Presque 90% du parc hôtelier national, environ 1200 établissements privés et publics, ne répondent pas aux standards internationaux. Seule une poignée, soit 120 hôtels, peut se prévaloir d'un certain rang mondial en matière de qualité d'hébergement et de services offerts aux clients. Qualité de services ne répondant pas aux normes requises et sous-qualification des employés du secteur sont autant de griefs retenus à l'encontre de beaucoup de dortoirs, qualifiés pompeusement «d'établissement hôtelier». Cette situation, conjuguée à une promotion insuffisante de la destination Algérie ainsi qu'au déficit en infrastructures hôtelières, donne l'image d'un secteur obsolète. Constat amer. Depuis 2009, 50 hôtels ont été classés entre deux et cinq étoiles dans le cadre de l'opération de classement du parc hôtelier national. L'opération devrait se poursuivre pour toucher des hôtels déclassés en raison de carences enregistrées en matière d'accueil et de prestations. Environ 851 hôtels, soit 55,5 % du parc national, sont des établissements sans étoile. Le parc hôtelier national dispose actuellement d'une capacité d'accueil de plus de 95000 lits. Le gouvernement compte réaliser des capacités supplémentaires de 75 000 lits vers 2015. Dans le courant du mois d'octobre 2010, le ministre du Tourisme indiquait que 2 millions de personnes ont visité l'Algérie au cours de l'année 2009 sans pour autant préciser si ces personnes sont entrées en Algérie dans le cadre du tourisme ou s'il s'agissait de ressortissants algériens revenus au pays pour des vacances. Cette fréquentation avait généré des rentrées en devise de l'ordre de 330 millions de dollars. A titre d'exemple, le Maroc a accueilli en 2008 près de7,9 millions de visiteurs contre 7 millions pour la Tunisie. C'est dire que le ministre algérien du Tourisme peut parler de mauvaises prestations et d'accueil lamentable...