La situation risque de s'avérer délicate avec les manœuvres des membres restés fidèles à l'ancien secrétaire général Ali Benflis et qui ne perdent pas espoir de récupérer le parti. M. Belkhadem, dans une allocution d'ouverture de la session extraordinaire du comité central du parti a adressé un message aux redresseurs, dont les principaux dirigeants étaient absents dans la salle, en déclarant que « rien ne pourra être réalisé en dehors des structures du FLN » (kasmas, mouhafadhas et Comité central). Selon Kassa Aissi, responsable de la communication le comité central est appelé à trouver les moyens pour mettre en œuvre les résolutions qui seront retenues dans le cadre des préparatifs aux élections. En d'autres termes : pour le FLN, chercher la meilleure stratégie à même de lui permettre de conforter sa position mais aussi de l'améliorer au sein des instances élues. Reste que ce rendez vous organique intervient dans une conjoncture particulière. les redresseurs boycottent la réunion du comité central Les membres du Mouvement de redressement et de l'authenticité du Front de libération nationale (FLN) n'ont pas participé pas à la réunion du comité central du parti, qui se tienne à Alger. « Pour ce qui est de la participation des membres du mouvement à la prochaine session extraordinaire du Comité central, avant son assainissement, la direction du mouvement opte pour l'abstention », a indiqué ce vendredi 29 juillet un communiqué des redresseurs. En proie à une crise latente, l'ex parti unique risque de voir son comité central amputé de la présence de nombreux cadres, dont des figures de proue du parti regroupées au sein du mouvement de redressement. Piloté par d'anciens ministres dont Salah Goudjil et Mohamed Seghir Kara, le mouvement de redressement conteste la présence au sein du comité central de certains membres, réputés pour leur aisance financière et « recrutés », selon eux, par Belkhadem. Il conteste également l'émergence, peu orthodoxe à leurs yeux, de certaines figures au sein des Kasmas et Mouhafadhas. Si elle venait à se confirmer, la défection d'un nombre important de membres du Comité central au rendez vous de samedi portera un coup sérieux à la crédibilité de ses travaux, et par ricochet, à ses résolutions. Test de vérité pour Belkhadem Et l'enjeu pour Belkhadem est immense. Tirant l'essentiel de son pouvoir de sa proximité avec Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, qui représente l'aile islamo conservatrice du parti et qui ne cache pas son ambition de briguer la magistrature suprême en 2014, a entrepris depuis quelques années de placer « ses pions » au sein de tous les rouages du parti, à commencer par les mouhafadhas et le Comité central. En contrepartie d'un soutien effectif, ceux ci sont appelés à figurer en bonne position dans les listes à pourvoir pour les futures échéances et même aussi au sein du gouvernement. Mais les dinosaures du parti, dont certains se retrouvent au sein du mouvement de redressement, ne l'entendent pas de cette oreille. Eux aussi nourrissant sans doute des ambitions en catimini, savent que la construction d'un destin passe par le contrôle de l'appareil du parti. Ce qui passe par le choix des hommes. La situation risque en outre de s'avérer délicate avec les manœuvres des membres restés fidèles à l'ancien secrétaire général Ali Benflis et qui ne perdent pas espoir de récupérer le parti. Belkhadem est donc confronté à un véritable test de vérité. Soit il réussira, grâce au jeu d‘équilibre entre les diverses factions, à maintenir le gouvernail, soit la crise ira en s'exacerbant et il sera alors difficile au FLN de trouver une issue.