Une autre initiative du mouvement de “redressement” pour gêner Benflis Belkhadem veut geler les avoirs du FLN Après la missive envoyée aux députés du FLN, le chef des “redresseurs” prévoit de lancer une action en justice, dans les prochains jours, pour paralyser financièrement Ali Benflis. Le mouvement de redressement du FLN que chapeaute Abdelaziz Belkhadem mais dont le maître de l'ouvrage, à vrai dire, n'est autre que le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, n'est visiblement pas prêt à capituler. À la guerre comme à la guerre, comme aurait dit Ouyahia. Après la tentative avortée de l'empêchement de la tenue du congrès extraordinaire qui a propulsé Benflis candidat officiel du parti à la prochaine échéance électorale, le mouvement de redressement vient encore une fois de trouver une nouvelle “parade” dans l'espoir d'étouffer les activités du FLN. Et rien de mieux pour les besoins d'une telle entreprise que de s'attaquer au nerf de la… guerre. Ainsi, une plainte pour le gel des avoirs du FLN sera déposée prochainement par le mouvement auprès de la justice, a décidé, avant-hier, le mouvement à l'issue d'une réunion tenue à Alger. Si peu de choses ont filtré de la réunion en question, certaines sources proches du mouvement indiquent, cependant, que l'essentiel du conclave a été consacré à l'élaboration “d'une riposte appropriée”, pour reprendre une expression en vogue, à la démarche de Benflis. Le recours à l'étouffement “financier”, via une justice prompte à répondre aux désirs du prince, paraît, aux yeux des “redresseurs”, comme l'unique solution maintenant que l'aile légale du parti a entamé sa dernière ligne droite. Il faut dire que le mouvement n'a, semble-t-il, pas digéré ce qui est vécu comme un véritable camouflet. En organisant le congrès extraordinaire le 3 octobre, Ali Benflis a réussi à contourner l'écueil juridique et par ricochet réduit à néant les espoirs du mouvement qui tablait sur l'intervention des troupes du ministre de l'Intérieur pour en empêcher le déroulement. Pourtant, au sein de la structure de Belkhadem, on s'évertue à considérer le congrès extraordinaire comme “un non-événement”. “C'est une simple réunion de militants et une infraction à la justice”, estime notre source. D'ailleurs, parallèlement aux “sollicitations de la justice”, le mouvement de redressement ne perd pas espoir de ramener l'essentiel des troupes du FLN dans son giron. De nombreux députés et à leur tête le chef du groupe parlementaire, Abbas Mekhalif, ont été, en effet, surpris de découvrir dans leurs boîtes aux lettres une missive signée Abdelaziz Belkhadem, datée du 15 septembre, les exhortant “à ne pas céder aux appels qui risquent d'entraver le fonctionnement des institutions de la République et toucher à leur cohésion”. “En votant les ordonnances présidentielles, ajoute le ministre des Affaires étrangères, et les autres lois, vous participez ainsi à concourir à la réussite des réformes et au plan de relance économique de son excellence le président de la République”. À cette missive, qui procède, selon toute vraisemblance, de la pression psychologique, est jointe une demande d'adhésion au… mouvement que le député est “convié” à émarger. En tout cas, dans l'entourage du mouvement, qui se targue déjà d'avoir 72 députés, on réitère que les préparatifs du congrès bis vont bon train. Reste maintenant à savoir qu'elle sera la réaction de la justice par rapport à la nouvelle requête des redresseurs, bien qu'un avant goût ait été déjà donné au regard de la célérité avec laquelle elle a donné suite à la demande d'empêchement du congrès extraordinaire. KARIM KEBIR Déroute du mouvement de “redressement” à Constantine Au surlendemain de la tenue du congrès extraordinaire du FLN et l'annonce de la candidature de Ali Benflis à la présidentielle, le mouvement de redressement à Constantine, visiblement à la déroute, tente de s'accrocher à l'épisode de la kasma 3, fermée par le mouhafedh le 15 septembre dernier, pour en faire des gorges chaudes et minimiser la portée des évènements créés par le FLN, ces dernières quarante-huit heures. A contrario, les uns et les autres exhumeront leurs divergences, mettant à nu l'essence fragile d'un mouvement bien loin d'être monolithique. C'est dans l'un des locaux de l'UNJA où le mouvement de redressement a élu provisoirement son QG que le SG relevé de la kasma 3 de Sidi Mabrouk, ainsi que quelques militants ont tenu, hier, à apporter leur version des faits concernant la fermeture de cette instance. Laquelle sera qualifiée “d'arbitraire et dénuée de tout fondement” au moment où le PV, rédigé par le comité de coordination de wilaya, composé du mouhafedh et de huit membres dont cinq siégeant au comité central fait état de la délivrance de carte d'adhésion à certains exclus, l'ouverture des locaux de cette kasma à la dissidence, entre autres. Par ailleurs, il est mentionné l'accueil réservé, in situ, à Boudjemaâ Haïchour, figure de proue de la dissidence et président de la coordination des comités de soutien à Bouteflika, après la réception, organisée à l'occasion de sa nomination à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports par l'UNJA, en présence de l'ensemble des dissidents. C'est donc le ministre Haïchour qui serait à l'origine de l'éclatement de la kasma 3, laquelle, actuellement, se retrouve partagée entre pro et anti-Benflis. Si l'ex-SG, Salah Boukhil, se déclare fidèle au FLN, la plupart des militants se sont rangés aux côtés du mouvement de redressement, poussés, selon leurs déclarations, par “le totalitarisme de la mouhafadha de Constantine”. Des divergences de vision éclateront, séance tenante, entre les différents membres de la kasma, qui, en définitive, s'avèrent ne pas être sur la même longueur d'onde. Naïma Djekhar