Le coordinateur du mouvement de redressement du FLN a tenu ce week-end deux réunions à Sétif et Annaba à l?issue desquelles les militants ont adopté deux résolutions soutenant la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Belkhadem tente, également, d?expliciter les différences entre les deux ailes du FLN en disant que l?une parle de candidature alors que l?autre de «redressement». Il profite de l?occasion qui lui est offerte pour faire le compte de ses troupes. Selon lui, 10 000 militants ont rejoint son mouvement à Annaba. Des informations de presse font état de la fermeture de 620 kasmas et l?exclusion de 31 000 militants par le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, à travers le territoire national. Des cachets humides sont également retirés de quelques-unes des kasmas. L e responsable de le kasma d?Alger, M Touahria, a dénoncé cet état de choses dans une conférence de presse qui révèle la fermeture de 42 kasmas dans la wilaya d?Alger alors que 5 mouhafadhas sont dissoutes. Le responsable de la kasma des Eucalyptus fait, lui aussi, état de la désertion de plusieurs militants. La presse fait état de 45 000 élus locaux et de 80 députés qui auraient rejoint le «mouvement de redressement». Les chiffres communiqués par Abdelmadjid Attar, membre du comité central, sont moins alarmants. S?exprimant à Chlef, il dira que seuls 30 députés et 5 membres du CC ont quitté le FLN. Attar compte désormais mettre le paquet sur le renouvellement partiel du Sénat pour barrer la route aux redresseurs et faire élire ses partisans. Le même responsable relativise l?ampleur de la désertion des militants en disant que le parti a même enregistré 150 000 adhésions depuis le 8e congrès. L?intervention du président de l?APN, Karim Younès, à Boumerdès, s?est voulue plus politique. Il a concentré ses critiques sur les personnalités de Bouteflika et de Belkhadem, lequel est qualifié de «traître». Les deux responsables du FLN n?ont pas exclu des alliances avec d?autres partis pour augmenter la chance de membres du parti de figurer en bon nombre au Sénat. Karim Younès n?a pas hésité à aborder la crise de Kabylie en disant que la révolte de la jeunesse est motivée par une politique qui conduit le pays vers un avenir incertain. L?orateur critique la politique de concorde civile menée par Bouteflika et encouragée par Belkhadem en disant que celle-ci met sur un pied d?égalité les assassins et leurs victimes. Dans le même discours, il pointe du doigt les chantages exercés sur les présidents d?APC menacés de ne pas recevoir de budget s?ils ne rejoignent pas le mouvement de redressement. Le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, a adressé, quant à lui, une protestation à la ministre de la Culture et au directeur général de l?Entv pour s?élever contre l?affichage du sigle du parti à l?écran pour illustrer «les agissements» du «mouvement de redressement». Se tenant loin de cette agitation, le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, a assisté à une rencontre sur le système de santé en Algérie. Il a notamment souligné que «l?exercice de la politique est l?art de concilier l?écoute et l?action» tout en dénonçant «les longs monologues qui occultent les vrais problèmes et qui donnent l?impression que la vie est un long fleuve tranquille».