Jeudi qui n'est pas comme on l'affirme et on le prétend un jour de repos pour les éléments de la sureté nationale et surtout en ce mois de ramadan où l'ordre public est souvent perturbé par un citoyen en manque de saccharose, la salle bleue Ould Abderrahmane Kaki s'est encore plus bleuie. « La police » était là. « La police », c'est ainsi que l'on appelle celles et ceux qui ont choisi le métier noble de faire régner l'ordre public et protéger nos biens. La soirée n'a pas été organisée en un moment de répit, loin de là, car même si les belles notes ont détendu ces enfants du peuple, il y en a surement qui de cette joie festive sont repartis pour quelque enquête pour vols, viol, agression et autres déboires de nos compatriotes. Dans une salle archicomble, en présence du chef de sureté de la wilaya de Mostaganem et de la crème de cette administration, les invités de marque se comptaient sur les doigts d'une main, car hormis un carré réservé à nos agents, la jeunesse dominait. C'est la preuve que notre police a encore la cote. Le « bel âge » a dansé et crié en toute liberté devant celles et ceux qui, à cette heure tardive, le rudoieraient pour tapage nocturne. Il était 22 heures 30 quand le groupe Nassim el Aoula, attaqua ses madih du prophète dans le genre musical aïssaoui spécifique à Mostaganem avec une zorna aigüe, des bendirs, deux tbals et une tbila qui perd du terrain. Les entractes étaient égayés par l'imposant présentateur Rachid, tout de noir vêtu, avec des blagues fines. Un Mostaganémois qui émerge, Cheb Sélim, à la voix éclatante, s'est distingué par des reprises célèbres de raï qui allégèrent l'auditoire après les décibels aïssaoua. Enfin Cheb Yazid enflamma le public qui presque n'attendait que lui. Malgré la fête et les belles notes qui fusaient, mon regard n'a pas quitté un seul instant ce jeune homme tout en blanc qui se promenait à travers les allées de la salle, un appareil photographique à la main. Sur le dos de sa combinaison, il était gravé « Police scientifique ». Il travaillait ! Les jolies photos des beaux instants, c'est également son métier. Et aussi, pendant que les jeunes se défoulaient dans la salle bleue et ailleurs, d'autres en bleu patrouillaient, réglaient la circulation ou portaient secours à quelqu'agressé.