Un documentaire historique, dont la réalisatrice n'est autre que Yasmina Adi, dont la projection était prévue ce vendredi à Sidi-Ali à l'adresse des enfants. Encore une fois les autorités font défaut. Elles ont brillé par leur absence. Aucune des deux directrices de la culture et des Moudjahidine, n'était présente. Devant cet état de fait, la réalisatrice aurait contacté le ministère de la culture, qui lui aurait conseillé d'annuler la projection. Il n'en est aucune ombre. Les autorités ont bel et bien tout fait pour ne pas réussir la projection du nouveau et célèbre documentaire historique de Yasmina Adi. Devant être présenté à la petite ville de Cassaigne, cette ville qui a vu le premier coup de feu lancé au début de la révolution de 54 dans toute la région de Mostaganem et du Dahra, allait vivre un évènement de portée historique. Les écoliers et les scouts sont présents depuis 8 heures, mais en vain. Ils ne verront pas ce documentaire qui a fait coulé tant d'encre et qui s'est arraché tant de primes, ni sur l'ENTV ni de par l'histoire que l'école attribue. Ces enfants dont tout un chacun aurait sans doute aucun, un membre de la famille ou plusieurs, tombés sur le champ d'honneur de par les atrocités de l'occupant français dans cette région, bastion de la révolution pour toute la région de Mosta et du Dahra ; avaient donc rendez-vous avec une femme extraordinaire. Yasmina Adi, une franco-algérienne qui a fait le plus grand travail jamais enregistré jusque là sur les évènements du 8 mai 45, sous un angle impartial, pour mettre en exergue toute la supercherie de l'article 4 de la loi (française) du 23 février 2005 faisant l'apologie du colonialisme. Ce film est d'ailleurs primé par tant de pays, le Maroc, la Tunisie, partout en Europe et même en Afrique entre autres. Or, dans la wilaya de Mostaganem, à Cassaigne exactement, cette petite ville qui a enregistré le plus grand nombre de chouhada parmi l'ensemble du département, n'a pas été hospitalière avec la jeune et pétillante Yasmina Adi, ni avec son chef d'œuvre historique. En effet, bien que hôte VIP de la Ministre de la Culture, pour faire une tournée dans 13 wilayas dans le but de faire connaitre son œuvre au grand public, Yasmina ne sera même pas conviée à une tasse de café ou à gouter une datte. Aucune personnalité ne l'attend. Aussi, elle qui n'a eu idée de la délocalisation de la projection du film de Mostaganem vers la ville d'ex-Cassaigne qu'à la dernière minute, ne verra aucune présence ni de la directrice de la culture, ni encore celle de la directrice des des moudjahidine. A la salle des fêtes de la ville, rien n'est préparée. Mieux d'ailleurs, aucun matériel n'est installé alors que la projection est prévue dans moins d'une heure. Un responsable d'exécution appartenant à la direction de la culture est sur place mais sans rien à bord. A ce dernier le maire de la ville avait promis de s'en charger de préparer toutes les conditions matérielles mais en vain. Personne ne se dérange pour venir aider l'hôte de l'Algérie. C'est une arabe après tout ! Elle ne méritera pas toutes les largesses et les dévouements de traitrise que bien des responsables et élus accordent en plus en courbant l'échine à des pieds noirs qui même parfois de bas étage, sont chouchoutés. L'APC daigne amener un vieux micro ordinateur que bien tardivement. Et là encore, une autre panne ! il ne fonctionne pas. L'équipe de Yasmina se démène comme elle peut. Et parmi les responsables présents, le maire et le chef de daïra et le président de l'APW, aucun ne daigne appeler pour donner des ordres qui s'en devaient, pour sauver la face et régler un problème que l'APC et la Daira avaient tout le temps de résoudre. L'auteur essaye de venir au secours de la situation en offrant son micro portable. Enfin, l'image est finalement projetée sur le mur de la salle. Mais, les bizarroïdes couleurs dont sont peints les édifices des collectivités tout comme pour le logement, ne viennent pas pour le salut de la situation. Impossible d'afficher sur un mur rose, en l'absence d'un ne serait-ce qu'un tableau blanc, ou un datasho. Et là encore, toute la diaspora de responsables locaux s'enfiche éperdument. Personne ne pensera à chercher dans les parages un drap blanc et l'affaire aurait été réglée d'une manière ou d'une autre au bonheur de près d'un millier d'écoliers. Bien au contraire, parce que Yasmina est au bout d'un coup de pompe, et carrément barboté par des élus parlant à haute voix de son passage et du weekend qu'elle leur a chambouler par son film d'histoire, tout le monde jouera au pourrissement qui, pour se venger peut être de la directrice de la culture ayant brillé par son absence et qui par manque de respect à l'histoire de la révolution algérienne et celle de Cassaigne en particulier. Il est presque midi et les enfants ont fini par s'impatienter eux qui se sont présentés dès les 8 heures. La réalisatrice ayant fini par comprendre le pourrissement que les responsables ont bien soutenu de par leur mutisme et leur manifeste position de marbre devant pourtant un petit problème que tout un chacun pouvait régler, finira par s'entretenir téléphoniquement, avec le Ministère de la culture qui lui exhorta de laisser tomber la projection. Un autre scandale qui n'est pas de la réputation historique de Cassaigne qui connait un autre éclat à l'endroit de l'histoire de la révolution par le sabotage sur un feu doux de son musée que le maire refuse également de sauver. Une autre affaire à suivre au cours de cette semaine. B. Abderrahmane