Les disparités entre le régime indemnitaire des travailleurs de l'éducation et celui des travailleurs des autres secteurs ont décidé entre autres revendications, les enseignants du secondaire à brandir une nouvelle fois leur épée de Damoclès, celle des grèves et des protestations. Les enseignants sont décidés de faire de l'année scolaire en cours, une année de poursuite des revendications et de lutte pour protéger leurs acquis et améliorer leurs conditions de vie.C'est pour nous éclairer sur le contenu de leur plan d'action dans ce contexte de rentrée scolaire, que nous avons invité au forum de Réflexion les représentants du CNAPEST ( conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) qui sont en l'occurrence : Mr.Hammadi Mansour (vice coordonnateur national), Mr.Roubaϊ Chorfi Mansour (coordonnateur du CNAPEST de la wilaya de Mostaganem), Mr.Belkhalfa Miloude (membre du bureau de wilaya). Nos interlocuteurs ont tenu à souligner avant toute chose, que l'agrément de leur syndicat en 2007, est l'aboutissement d'actions acharnées depuis 2003, de grèves et de beaucoup de travail au niveau national et international. L'objectif tracé par cette association qui compte 35 000 adhérents, est la promotion et la défense des intérêts socioprofessionnels des enseignants secondaire et technique. Bannir les discriminations entre travailleurs du même secteur Le ministre a promis l'aboutissement des doléances des enseignants au courant de l'année scolaire mais est-il crédible aux yeux du CNAPEST? Nos invités énumère les doléances formulées par le CNAPEST contenues dans la plate-forme de revendications, qui cite en premier lieu, la révision du dossier relatif au régime indemnitaire par l'application de l'IATC (Indemnité des activités et des travaux complémentaires) qui ne peut être inférieure à 50% du salaire de base ainsi que le calcul de la prime de zone sur la base de la nouvelle grille salariale. L'application des lois relatives à la médecine du travail, la révision du statut particulier, la révision du nombre d'années d'exercice du métier pour avoir droit à la retraite, le droit au logement et du dossier de la gestion des œuvres sociales.La décision du CNAPEST de hausser le ton fait suite aux désengagements dont aurait fait preuve le ministère de l'Education nationale. Par ailleurs les travaux de la commission mixte ministère Cnapest Unpef qui ont traité le dossier du régime indemnitaire, se sont achevés il y a quelques mois. Les conclusions de cette commission ont fait état de disparités entre le régime indemnitaire des travailleurs de l'éducation et celui des travailleurs des autres secteurs et de discriminations qui touchent au moins quatre aspects à savoir : les mesures transitoires d'intégration, la création de grades, les postes supérieurs et les promotions . De même que la revendication relative à la mise à jour des primes de zone et d'excellence qui n'ont pas trouvé de répondant. Les travaux de la commission mixte ministère Cnapest relative à l'étude comparative entre le statut particulier de l'éducation et celui des autres secteurs de la fonction publique, ont abouti aux mêmes conclusions. Le Cnapest revendique un partenariat réel et responsable Nos interlocuteurs qui revendiquent le fait d'avoir été les premiers à acquérir un statut particulier après un long de travail avec le ministère, se disent lésés par rapports à certains nouveaux statuts de la fonction publique. Les grèves qui menaçaient de marquer la rentrée scolaire sont reportées car, nous disent nos invités, le dossier de rectification de leur statut particulier va bientôt être traité entre le syndicat et le ministre qui aurait reconnu dans une déclaration de presse sa non-conformité et qu'il y a lieu de procéder à sa révision.Le syndicat ne privilégie pas la grève comme méthode de pression, il revendique un partenariat sérieux et responsable soutiennent les coordonnateurs qui disent préférer le dialogue à la grève. D'ailleurs quand nous faisons la grève, nous assumons vis-à-vis des élèves auxquels nous assurons des cours de rattrapages, précisent-ils pour répondre à une question de savoir si les élèves n'étaient pas en fin de compte les otages de ces situations. A ce propos, nos invités soulève le manque de communication entre les différents acteurs du secteur de l'éducation et le syndicat. Ils déplorent le fait de ne pas avoir pu trouver une solution lors de la grève de deux mois en 2008 relative à la carte scolaire, faute d'interlocuteurs. « Personne n'a réagi, aucun élu, aucun responsable, il a fallu l'intervention du ministère pour régler un problème local, spécifique à Mostaganem » ont-ils fait rappeler. « Nous appelons donc au dialogue » lancent –ils en rappelant le cas du lycée Zerrouki qu'on a décidé de rénové sans consulter le syndicat, les enseignants (plus de 60 ) se sont vus parachutés du jour au lendemain au lycée des castors qui était lui-même en chantier. Nous avons fait appel au Wali, au directeur de l'éducation mais aucun écho. Le changement du wali et du directeur de l'éducation nous ont permis de trouver répondant auprès des responsables qui étaient nouvellement installés. Les enseignants et élèves ont retrouvés leur lycée mais les perturbations se sont répercutées sur les résultats qui étaient très mauvais, en 2011. Avec la rentrée 2011-2012, le lycée Zerrouki est toujours en chantier. Le syndicat dénonce le fait d'être exclu d'une coordination avec les autorités locales. Quant au dossier des œuvres sociales, ils précisent que le CNAPEST ne veut pas gérer les œuvres sociales, il revendique le droit de regard sur la gestion. Pour finir, ils confirment la solidarité de leur syndicat avec les revendications des intendants et de toute la corporation.