Après une certaine accalmie, revoilà la crise des liquidités et les queues interminables au niveau de la poste centrale de Mostaganem. Certains citoyens se lèvent de bonne heure pour être sur place avant 6 heures et ceux qui ne sont pas matinaux doivent faire la chaine, cette dernière se prolonge hors de l'enceinte, sur plusieurs mètres, les trottoirs sont du coup squattés et cela gène énormément les piétons. Beaucoup de citoyens viennent des autres communes et quartiers, qui malheureusement disposent de bureaux de poste mais qui d'après eux ne disposent pas de liquidités, car selon eux, les sommes sont épuisées au bout de deux ou trois heures. Ahmed est un retraité âgé de la soixantaine, il ne comprend pas pourquoi ce problème ressurgit à chaque fois et ce, malgré les promesses faites par les responsables concernés, alors que Nawel, âgée de 29 ans, une fonctionnaire dans une administration publique, est obligée de laisser son travail pour faire la chaine à la poste. Tout à l'heure lorsqu'elle reviendra au bureau, elle redoute la réaction de son chef de service, qui ne tolère aucun retard, nous dit-elle, il se pourrait que sa journée « saute ». Beaucoup sont dans son cas et sont obligés d'attendre car il n'y a pas d'autres solutions. Lors de la journée du dimanche 25 septembre, on a décidé de vérifier de plus près les dires de ces citoyens. Au niveau de la poste du quartier de la CIA, la préposée au guichet nous informe qu'il n'y a pas d'argent. On décide de faire un tour à la poste du quartier de la Pépinière et là on est surpris de voir que l'endroit est fermé alors qu'il était midi, même s'il y a un horaire, ne faudrait-il pas déroger à la règle et prévoir une permanence juste pendant cette période cruciale afin de désengorger la poste du centre ville, qui est prise d'assaut jusqu'à 18h passée. Du côté de la poste du 5 juillet, certains riverains ont tenu à nous faire part d'un dépassement, puisqu'à chaque fois que cette situation resurgit, un citoyen travaillant à l'APC comme agent de sécurité propose à ceux qui font la queue de les aider, il ramasse quelques chèques avec leurs CNI et on ne sait pas comment il s'arrange pour leur ramener leurs payes, ce manège dure depuis un bon bout de temps et cause bien des désagréments, tenaient-ils à nous dire avec un ton coléreux. Bien sûr ce n'es pas gratuit, il faut payer, nous disent-ils, 200 dinars par personne. On ne voudrait impliquer personne mais la version nous a été confirmée par plusieurs citoyens. De retour à la poste du centre ville, il était presque 18h et il y avait encore du monde devant les guichets, même exténués, les salariés de la poste faisaient encore les efforts nécessaires pour satisfaire les citoyens impatients de rentrer chez eux. Notre attention sera attirée par deux citoyens, qui étaient accompagnés de leurs enfants en bas âges et qui dormaient sur les banquettes réservées aux usagers de la poste. Cette situation démontre toutes les souffrances qu'endurent les usagers à cause de cette crise qui n'en finie pas.