Le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas de cette maladie à Oran est de 20 cas pour 100.000 femmes. Une moyenne de 160 opérations d'ablation du sein sur des femmes âgées de 25 à 60 ans est pratiquée annuellement au centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO). En effet, le cancer du sein, par sa fréquence, est devenu un véritable problème de santé publique. En dépit des progrès scientifiques, qui ont entraîné, ces dernières années, une amélioration légère mais significative de la survie des patientes, médecins, psychothérapeutes et personnels soignants sont confrontés, encore aujourd'hui, à des obstacles de taille pour prévenir, soigner, voire guérir les pathologies mammaires - le cancer du sein en particulier - et aussi pour faire face à leurs retentissements émotionnels. Au niveau du service de chirurgie de l'établissement hospitalier du 1er novembre, au moins trois opérations d'ablation du sein sont pratiquées par l'équipe médicale, chaque semaine. Pour le premier semestre de l'année en cours, environ 1.000 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués par le service de gynécologie de l'établissement hospitalier en question, tout en sachant que ce type de néoplasies vient en tête des tumeurs malignes chez la femme et constitue la première cause de mortalité chez la gent féminine. Cette réalité est due à l'absence d'une politique de prévention. Le diagnostic précoce de ce type de cancer demeure le meilleur moyen de réduire le taux de mortalité car il permet de traiter la maladie à son premier stade. De par son incidence, le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez la femme. Cette incidence est faible avant 35 ans et augmente avec l'âge. Beaucoup de femmes connaissent la souffrance physique, avec les difficultés d'un traitement long et contraignant, les doutes et l'angoisse face à un mal, dont elles ne connaissent pas toujours les tenants et ne sauraient penser aux aboutissants. A côté des dysfonctions physiologiques, cellulaires et génétiques, les troubles mammaires portent atteinte à la psychologie de la personne. C'est toute une image du corps, qui est altérée. Il y a dissymétrie apparente et cela touche l'intégrité du corps. Pour permettre aux femmes, qui ont subi des opérations d'ablation du sein, de surmonter ce sentiment de mutilation, le centre hospitalo-universitaire d'Oran a effectué, durant les trois derniers mois, des opérations de chirurgie réparatrice sur 7 patientes. Ce service, ouvert au niveau du pavillon 10 depuis 4 mois, est une lueur d'espoir pour ces femmes. «Avant, nous considérions que cette maladie touchait seulement les femmes, qui se marient tard ou qui n'ont pas beaucoup d'enfants, ainsi que celles qui n'allaitent pas. En fait, ces facteurs, retrouvés dans la population occidentale, ne sont pas toujours les mêmes dans notre pays», précise un spécialiste, alors que l'obésité, la contraception, la puberté précoce (avant l'âge de 12 ans), la ménopause tardive, l'absence d'allaitement, la première grossesse tardive ou l'absence de grossesse, ainsi que les antécédents familiaux de cancers du sein, sont les vrais facteurs, qui favorisent l'apparition de cette maladie», ajoute-t-il. La prévention constitue la meilleure approche contre ce fléau. Une sensibilisation et une formation adéquate du corps médical permettent un diagnostic précoce et une guérison.