Ejecté de la direction d'El Islah suite à un imbroglio politico-médiatique qui a tenu en haleine l'opinion publique et les militants, celui qui fut le leader charismatique d'Ennahda et d'El Islah a été annoncé d'abord, à la tête du premier parti par l'entremise d'un processus de réconciliation interne dont le point culminant est un sommet réunificateur. Mais ce projet est mort-né sans que l'on connaisse les véritables raisons. Djaballah est de retour pas en DON QUICHOTTE mais en vrais guerrier..! Abdellah Djaballah commence à en avoir marre de se battre contre des moulins ?... soupçonné de semer la zizanie au sein de son ex-parti ? Il déclare la guerre à ses frères ennemis. En effet. La crise qui ébranle le parti islamiste El Islah entre dans une nouvelle phase. Une aile dissidente, présidée par Miloud Kadri, a récupéré l'ancien siège national, qui était jusqu'à hier vendredi sous le contrôle d'Abdellah Djaballah, le fondateur historique du parti.L'entrée en lice de Djaballah, qui a pourtant créé une nouvelle formation politique, le Front pour la justice et le développement (FJD), donne une nouvelle tournure aux divisions qui ravagent le parti depuis quelques mois. Après avoir essuyé deux revers successifs avec son éviction d'Ennahda puis d'El Islah, Djaballah, regarde ses adversaires d'hier se déchirer entre eux. Pour mieux accentuer les scissions au sein de son ancienne formation, il a accepté de faire ce qui était presque inimaginable jusque là : céder le siège du parti, situé à Bir Mourad Raïs, à Alger, à l'aile gérée par Miloud Kadri. « Le siège est le vôtre », aurait dit le leader islamiste à ses nouveaux alliés. Ces derniers assurent, pourtant, qu'entre eux et Djaballah, il n'y a eu aucun accord.Miloud Kadri se dit être secrétaire général d'El Islah. L'aile qu'il dirige a tenu une conférence de presse dans les nouveaux locaux. Miloud Kadri, qui a dénoncé les pratiques de l'actuel secrétaire général reconnu par l'administration, Hamlaoui Akkouchi, a menacé de mener des actions de rue.« Nous avons des documents qui prouvent que nous détenons la majorité des membres du Conseil consultatif. Nous avons des attestations d'un huissier de justice. Si l'administration ne reconnaît pas les documents que nous produisons, nous seront obligés de conduire tous les membres du Conseil consultatif devant le ministère de l'Intérieur », a menacé Kadri. Les deux tendances se sont affrontées la semaine dernière au siège d'Alger. Il y a même eu des blessés dans les deux camps. El Islah a été créé en 1999 par Abdellah Djaballah. En 2009, le leader islamiste avait perdu son parti suite à un mouvement de redressement conduit par le tandem Boulahia et Younsi. Ce dernier, qui soutient le secrétaire général Hamlaoui Akkouchi, s'était porté candidat lors des présidentielles de 2009.