Le président Abdelaziz Bouteflika est sorti de sa réserve, mercredi en marge de sa visite à la wilaya de Laghouat pour défendre ses réformes politiques, critiquées par l'opposition et une partie de l'APN. Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a effectué, mercredi, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Laghouat a défendu devant un bain de foule ses reformes et n'a pas manqué de donner un aperçu général sur son plan d'action concernant les reformes et les décisions prises par le président. Voici quelques extraits du discours du président de la république : « l'Algérie a œuvré en faisant preuve d'un sens élevé de responsabilité et de sincérité, à garantir un climat propice à des réformes politiques et socio-économiques pour mieux répondre aux aspirations de la société à des réformes durables et ce à travers un dialogue constructif et une large concertation avec la classe politique et la société civile dans le cadre de l'Etat de Droit ». « Notre volonté d'élargir le champ du débat et d'introduire ces réformes répond à l'objectif d'opérer des changements au système législatif régissant la vie politique ». « Les décisions prises récemment dans ce contexte traduisent, on ne peut mieux, notre détermination à faire aboutir les réformes pour mieux répondre aux aspirations du peuple à un avenir meilleur, un avenir où l'Algérie demeurera Une et indivisible forte d'une puissante volonté commune. » Les députés ont achevé mercredi le vote d'une série de réformes par celle, controversée, sur les médias, un texte aussitôt contesté par des partis d'opposition et des journalistes qui y voient une "régression" et une atteinte à la liberté de la presse. Ces réformes avaient été annoncées par M. Bouteflika en avril dans un discours à la nation en réponse à une vague de protestation et d'émeutes en Algérie, dans la foulée du Printemps arabe. Dans sa première intervention publique depuis, M. Bouteflika a indiqué mercredi que l'Algérie avait œuvré avec "responsabilité" pour garantir "un climat propice à des réformes politiques", à la lumière des révoltes dans les pays arabes."Le monde connaît aujourd'hui de grandes mutations et la nation arabo-musulmane passe par une dure épreuve. L'Algérie qui fait partie de ce vaste monde influe sur les évènements qui surviennent autour d'elle et en subit naturellement l'influence", a ajouté M. Bouteflika. Le chef de l'Etat a estimé que ces réformes visaient à "insuffler un nouvel élan à même d'ancrer le processus démocratique, conforter l'équilibre entre pouvoirs, garantir les libertés individuelles et collectives et les droits de l'homme". Mais ces réformes ont au contraire été critiquées comme un moyen de renforcer le pouvoir de l'Etat ;Outre une nouvelle loi sur l'information, l'Assemblée nationale a approuvé une loi sur les partis jugée par certains comme un moyen de restreindre le champ d'action de l'opposition et destinée à faire barrage à toute renaissance du Front islamique du Salut (FIS), interdit depuis 1992.Les autorités cherchent ainsi à éviter un éventuel retour des extrémistes de cette formation dans la vie politique en Algérie après le succès de partis islamistes dans des pays du Printemps arabe. Ce texte, qui fait dépendre la création de partis de l'aval du ministère de l'Intérieur, est taillé sur mesure pour permettre à l'administration de renforcer sa mainmise sur la vie politique, selon plusieurs parlementaires. Les députés ont également voté une nouvelle loi sur les associations, qui, selon l'opposition, va renforcer l'hégémonie étatique sur la société civile, notamment sur les ONG étrangères et les associations islamistes. Les députés ont rejeté une proposition figurant dans le projet réformes du chef de l'Etat d'un quota de 33% de femmes sur toutes les listes électorales. Les débats au parlement ont révélé publiquement pour la première fois les divergences au sein de l'Alliance présidentielle, créé en 2004 pour soutenir M. Bouteflika. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) a voté contre le texte soumis à l'Assemblée nationale, prenant ainsi le contre-pied de ses alliés, le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, majoritaires au Parlement. Les réformes promises par le président Bouteflika prévoient également une révision de la constitution qui devrait être soumise au nouveau parlement issu des législatives prévues au printemps, selon certains politiciens.