C'est à l'étranger est précisément au Qatar, que L'ex-FIS tente d'organiser l'opposition au régime algérien. Ceci se confirme par le rôle grandissant du Qatar auprès de certains opposants algériens en exil, notamment les réseaux de l'ex-FIS, qui suscite beaucoup d'inquiétude. Abassi Madani l'ex patron de l'ex-Fis , qui vit au Qatar , régulièrement reçus par l'émir . Et l'autre opposant Saad Djebbar, avocat et qui devient l' avocat personnel de l'émir Hamad ben Khalifa Al Thani. Confrontée à des bouleversements qui ont abouti, tout autour de ses frontières, à la chute de régimes ou à l'arrivée au pouvoir de partis islamistes, l'Algérie va subir à son tour l'épreuve des urnes avec des élections législatives prévues en avril 2012. Malgré des explosions de colère itératives mais dispersées, l'Algérie est parvenue à contenir le vent de révolte qui souffle dans le monde arabe. Après les violentes émeutes de janvier 2011 provoquées par l'augmentation du prix des denrées alimentaires et qui ont abouti à la mort de cinq personnes, le président Abdelaziz Bouteflika, a levé l'état d'urgence en vigueur depuis dix-huit ans. Des réformes politiques ont été annoncées : ouverture de l'audiovisuel au secteur privé et aménagement du code de la presse, instauration d'un quota pour les femmes dans les élections, lutte contre la corruption .Une dizaine de formations attendent ainsi, parfois depuis une dizaine d'années, leur légalisation. Mais la loi sur les partis qui vient d'être adoptée par l'APN, vise essentiellement à empêcher le retour sur le devant de la scène politique du Front islamique du salut (FIS), dissous en 1992. Le texte interdit à toute personne "responsable de l'exploitation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale de fonder un parti politique ou de participer à sa création". Après la concorde civile de 1999, promise par le président Bouteflika, puis la Charte de réconciliation nationale approuvée en 2005 par référendum, qui a abouti à une amnistie partielle, beaucoup se sont réinsérés dans le commerce. Une partie, parmi les radicaux, n'a cependant pas renoncé à jouer un rôle, comme Abdelfattah Zeraoui Hamadache, prédicateur notoire, sorti de prison en 2003, qui envoie régulièrement des communiqués pour réclamer des réformes, afin que ses pairs puissent librement exercer une activité politique. En sa présence, dès le mois de mai, Hachemi Sahnouni, l'un des cofondateurs du FIS, confirmait au Monde cette volonté : "Pas forcément sous forme d'un parti, soulignait-il, car ce que je vois des "révolutions arabes", c'est qu'aucune n'a été organisée par un parti.".L'ex-FIS, qui se heurte à l'opposition farouche de l'armée algérienne, a relancé ses réseaux à travers toute l'Europe. Et c'est de l'étranger que tente désormais de s'organiser l'opposition au régime algérien. En septembre 2011, après une première tentative avortée en juin, la chaîne satellitaire Rachad TV a commencé à émettre depuis Londres. Dirigé par une coalition d'opposants, dont Mourad Dhina, ancien responsable du bureau exécutif du FIS au début des années 2000 et résidant actuellement en Suisse, le site Internet de Rachad critique vivement le pouvoir algérien et appelle à la désobéissance et livre des conseils de comportement non violent dans les manifestations, calqués sur ceux des altermondialistes lors des grands sommets internationaux. "La Tunisie a été le déclencheur du "printemps arabe", cela pourrait être un très bon exemple pour l'Algérie", déclarait au mois de décembre Abdullah Anas, membre du FIS, cité par l'agence Reuters. Abou Djara Soltani, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti islamiste modéré membre de l'alliance présidentielle et représenté par quatre ministres dans le gouvernement, a réagi en appelant, début décembre 2011, à une réunion de la mouvance islamiste algérienne dans la perspective des élections de 2012.