Et pour cause, le douar souffre de la sécheresse car l'eau ne coule pas dans les robinets et malgré les petits puits creusés un peu partout, ils ont séché et les mieux servis, ont eu droit à un château, qui ne dessert qu'une partie de la population et d'après les riverains, les plus friqués et les plus fortunés du douar. Situé à quelques encablures du marché gros « Souk Ellil », le douar est rattaché administrativement à la commune de Sayada. Il se situe sur la route qui mène à Krichiche et la commune de Mesra. Le problème n'a jamais été résolu,malgré les différents projets D'après les gens du voisinage à qui on a pu parler, il parait que plusieurs projets ont été lancés pour mettre fin au problème de l'eau, malgré les millions, qui ont été alloués à ces projets, l'eau n'est jamais arrivé dans les foyers au grand dam de ces citoyens, qui se retrouvent pénalisés et qui doivent continuer à compter sur les colporteurs, qui contrôlent ce secteur en l'absence d'une solution concrète. D'après ces mêmes citoyens, le tarif varie selon la qualité de l'eau, il faut débourser 800 dinars pour une eau buvable alors que pour une citerne dont l'eau a un gout pratiquement salée, il faut payer 600 dinars. Les gens vivent de l'agriculture Malgré le manque d'eau, les habitants de Douar Benatia, vivent pour la plupart de l'agriculture. Le douar compte de nombreuses terres fertiles et on y cultive toutes sortes de légumes et surtout de la bonne pomme de terre. Les Fellahs ont tendance à organiser de belles « halkas » après les heures de travail pour prendre le café entre amis et discuter autour d'une table modestement garnie. Les jeunes trouvent leur compte et le travail ne manque pas en période de cueillette des légumes, ou de labour-semailles. Aucune couverture sanitaire Le seul centre dont dispose le douar est fermé depuis bien longtemps et les habitants n'ont pas le droit à la moindre couverture médicale, pour un simple pansement ou injection, il faut solliciter un transporteur clandestin car le transport est inexistant, et cela malgré que des transporteurs aient bénéficié de lignes desservant le douar mais ils préfèrent, desservir d'autres lignes plus rentables et dont les routes sont meilleures. Aucune antenne administrative: Pour le moindre papier, il faut se déplacer jusqu'à Sayada, situé à quelques km de là. Les citoyens ont beau sollicité l'ouverture d'une antenne administrative pour éviter des déplacements vraiment devenus des corvées à cause des contraintes que rencontrent les citoyens pour trouver un transport, rien à y faire, c'est le langage de sourds. Certaines familles sont sans électricité depuis la fin des années 80 C'est l'amer constat fait chez certaines familles certes minimes mais le fait existe bel et bien. Ces familles vivent à l'ancienne dans le noir, et cela depuis des années. D'après ces mêmes familles, malgré les différentes demandes formulées à chaque fois, rien n'a été fait. Elles ont fini par accepter leur destin et ont appris à vivre à l'ancienne. Un citoyen prend même cela du bon côté, voici sa déclaration : « vu mon revenu modeste, je n'ai pas à craindre la facture d'électricité et je vis comme l'ont fait mes arrières grands parents ! » Ils n'ont aucun moyen de distraction Les jeunes du douar n'ont pas où se distraire, ni café, ni salle de jeu, ni centre culturel, ni bibliothèque, ni terrains de sports. Franchement, beaucoup aiment faire du sport et le seul sport qu'ils peuvent pratiquer c'est le foot puisque les terrains existent et on peut toujours improviser une partie de foot entre un nombre réduit de joueurs. Il est temps disent ces jeunes, que les élus de la commune de Sayada pensent à eux, ils veulent tant se défouler après le travail ou l'école. Et en parlant d'école, le douar dispose d'une école primaire, qui existe depuis la colonisation (1954), elle était en zinc et depuis quelques années, elle a été complètement rénovée. Les habitants revendiquent des routes dignes de ce nom Le douar ne compte que quelques parties de routes goudronnées, les autres sont des pistes impraticables et qui pénalisent les propriétaires des véhicules car il faudrait à chaque fois refaire les suspensions. Les chauffeurs de taxis, qui viennent une fois au douar, n'ont plus envie de refaire le voyage une autre fois, tellement la route est dans un état déplorable, il faudrait carrément des véhicules 4 *4 pour pouvoir circuler sur certaines routes sableuses. Quand, il pleut, elles deviennent marécageuses et c'est impossible aux citoyens de circuler ou de traverser certains endroits, du coup certains élèves sont obligés de sécher les cours certaines fois. Chiens errants, un vrai danger pour les citoyens Suite à notre présence sur les lieux, nous avons été surpris du nombre de chiens errants circulants ou aux abords des maisons et des champs. En effet, certains étaient sans danger mais d'autres paraissaient prêt à nous sauter dessus. Ils aboyaient sans cesse et étaient très agités, d'ailleurs, ils essayaient souvent de nous barrer le passage. Certains riverains disent que c'est important pour eux d'avoir des chiens car cela prévient de la présence de tout étranger sur la propriété, et cela dissuade aussi les voleurs, qui veulent profiter du noir pour passer à l'action. Alors que d'autres craignent surtout pour leurs enfants, qui vont à l'école souvent seuls et qui certaines fois se font attaquer par des chiens errants, qui souvent opèrent en meute; « Est-ce que ces chiens sont vaccinés ? » et la réponse est si simple, non ! Car il n'y a aucun vétérinaire dans les parages et personnes ne se soucient de cela. Les services concernés sont interpellés pour faire leur travail et préserver la santé publique.