Devant l'incapacité des autorités civiles françaises d'Algérie à faire respecter l'ordre, le 7 janvier 1957, Robert Lacoste, ministre résident en Algérie, confie les pleins pouvoirs de police pour la région d'Alger au général Massu et à ses 8 000 parachutistes. Pour pacifier selon lui Alger et démanteler les réseaux de poseurs de bombe, la 10ème Division parachutiste ne se fixe aucune limite et emploie largement la torture à l'électricité ou gégène, baignoire, pendaison. Le FLN lance un appel à la grève générale pour le 28 janvier 1957 mais l'armée française réussit à briser le mouvement en forçant les échoppes à rouvrir. La répression aveugle de l'armée française commence à porter ses fruits. Les suspects sont torturés, parfois exécutés, et les hommes du général Massu reconstituent la pyramide qui mène à la direction du FLN à Alger. Jusqu'à l'arrestation du chef du FLN à Alger, Yacef Saadi, le 24 septembre 1957. 3024 personnes sur 24 000 assignées à résidence ont disparu durant la Bataille d'Alger, selon Paul Teitgen, le secrétaire général chargé de la police à la préfecture d'Alger. Les paras de Massu n'ont rien inventé en Algérie. La presse française a fait l'apologie de la torture dès 1955 et, selon Pierre Vidal-Naquet, historien et helléniste français, elle a existé avant même la grande offensive du constantinois du 20 août 1955. Mais les partis politiques français n'ont pas réagis et le gouvernement de Guy Mollet a fait la sourde oreille. Pierre Vidal-Naquet a expliqué dans une interview accordée en 2000 au journal Le Monde que le symbole de ce « totalitarisme mou » a été Guy Mollet, pour lequel il a gardé une haine farouche. Son bureau débordait, en 1956, de dossiers sur la torture en Algérie et il osait affirmer qu'il ne s'agissait que de cas isolés.