Fuir au siffle final, c'est devenu une tradition pour les supporters à cause de certains actes de violences qui se répètent souvent dans nos stades. Les arbitres sont les plus touchés par ces différentes formes de violences. En effet, ils sont de plus en plus victimes d'agressions physiques ou verbales durant leur noble mission. Cette violence gratuite à l'égard des hommes en noir, est souvent commise par les sportifs mais aussi par les supporters, cela se passe à tous les niveaux, aussi bien professionnels qu'amateurs. On note cependant que les arbitres officiant dans les districts sont plus touchés par ces violences que les arbitres fédéraux. La peur de prendre certaines décisions, et d'opérer souvent dans des conditions difficiles, fragilise aujourd'hui les arbitres. On a assisté à pas mal de rencontres qui ont failli tourner au drame. Les Mecherout, Benssalah, Rahou, Mellah, Tchouka, Djelaili, Semmache, Mekhalif, Bendbiza, Belhoucine, Dehimeche, Forloul, Fahim … ont tous vécu des moments difficiles cette saison. Le premier incident de cette saison 2011-2012, s'est produit à l'occasion du match qui a opposé le CRS à l'ASAM, l'arbitre de cette rencontre, M.Mecherout a été victime d'une agression verbale et physique de la part d'un joueur de Sidi Saïd. Verdict final, quatre matches de suspension et dix milles dinars d'amande pour le joueur fautif. M.Rahou a été victime à son tour d'agressions verbales et physiques de la part du capitaine du HRBM et un dirigeant lors du match qui a opposé Mansourah à Sidi Hamou Cheikh, une rencontre qui n'est pas allée à son terme, et qui avait été arrêtée par le referee, à la mi-temps. Ce match avait fait couler beaucoup d'encre mais finalement les sanctions sont disproportionnées par rapport aux faits. Le match qui a opposé le MCM et la JSMSB, deux prétendants à l'accession, a été officié par le trio Bendbiza-Belhoucine-Messali, un trio digne de la nationale une malheureusement, le trio a été clairement menacé par quelques joueurs du Mouloudia sous les yeux de tout le monde et surtout du délégué et quelques membres de la ligue, qui étaient présents. Il avait fallu une heure pour que les arbitres puissent quitter le stade. Un autre match qui a fait parler de lui, c'est le match qui a opposé Ain-Sidi-Cherif à Saf-Saf, où M.Dehimeche et ses assistants ont vécu le calvaire durant la pause, pendant la seconde période et après le coup de sifflet final. Selon des témoins présents lors de ce mach et un joueur de l'équipe, les arbitres ont été escortés par le service d'ordre et le président du club jusqu'à Mesra pour pouvoir regagner la ville de Mostaganem. La rencontre de ce week-end entre ASAM et IRBASC, a dévoilé combien cette situation est précaire et que le danger est quasi présent, cela devient vraiment inquiétant sauf pour les responsables concernés. Le jeune arbitre Fahim, qui a été irréprochable, a été agressé physiquement par un joueur de Sidi Saïd alors qu'il ne voulait que lui parler autant que capitaine d'équipe, il lui a porté un coup au visage à la 74' de jeu. La situation n'en est pas restée là puisqu'après le coup de sifflet on a assisté à une bagarre générale d'une rare violence entre les joueurs des deux camps, cette violence a aussi eu lieu dans les gradins, où de nombreux supporters visiteurs, voulaient sauter dans le terrain pour prendre part à cette mascarade. Heureusement, l'arrivée des renforts a évité le pire. Le jeune arbitre Dehimeche a failli être agressé à la sortie du stade Benslimane par des joueurs de l'IRBASC. Comment peut-on expliquer l'aptitude d'un président de club qui a dit publiquement que la ligue n'ose pas le sanctionner malgré qu'il ait été signalé par les arbitres à plusieurs reprises. Ce sont des faits qui témoignent du malaise régnant dans un football qui tarde à sortir de son marasme. Des attitudes qu'on ne peut tolérer pour sauvegarder les vertus du sport roi, cette violence ne devrait être tolérée, et devrait être réprimandée sévèrement. Les polémiques sur l'arbitrage ne datent pas d'aujourd'hui, elles finissent par pourrir l'image d'un football dont le climat est déjà délétère. Alors qu'on vient de rentrer de plein pied dans le monde du professionnalisme, nous devrions, toutes composantes confondues, mieux cerner le phénomène. A force de préserver les inertes particulières au défriment de l'intérêt général, on devient complice d'une tragédie, qui a poussé les vrais fans à fuir nos stades, ils son remplacés par des « vandales », qui ne sont là que pour semer la zizanie. Peut-on demander à un arbitre de faire son travail si les responsables du football ne veulent pas ou n'osent pas faire leur travail. Quand un arbitre signale qu'il a été victime d'une agression, et que la commission de discipline ne fasse pas son travail correctement, elle devient complice de cette situation. On peut dire tout simplement qu'elle travaille contre ces arbitres… !