Loin des 16 concurrents qui se sont disputés les 8 fauteuils lors des législatives de 2007, 44 listes de candidats dont 40 parrainées par les formations politiques, sont dans la course pour arracher les 9 sièges réservés cette fois-ci à la wilaya de Mostaganem à l'Assemblée nationale. Aussi, bien malin serait celui qui ose avancer un quelconque pronostic quant aux futurs heureux lauréats. Qui raflera la mise ? A J-8, même la supputation demeure hasardeuse, avec au premier plan un gros point d'interrogation, celui de l'abstention ! Au registre de la quasi-certitude, ‘'c'est que le scrutin nous réservera des surprises garanties'', affirme Habib Azil, l'ancien président d'APW d'obédience RND. Une assurance qui tient à la foison de concurrents et au risque de dispersion des voix. Quasi-sûr également, les ex-ténors de l'alliance présidentielle ne jouiront pas, cette fois-ci du leadership et de la majorité des sièges, dès lors que les nombreux ‘'déçus de poids'', frustrés d'avoir été écartés au profit d'éléments inconnus au sein des bataillons, même s'ils ne s'adonnent pas au travail de sape avéré contre leur parti, ils œuvreront de façon active et passive pour l'échec des partis dont ils ont démissionné. Une menace qui plane sur les partis au pouvoir. Les communaux et autres employés du filet social ou du pré-emploi, dont ils se servaient pour grossir les rangs de leurs militants, n'obéissent plus aux directives des maires et des élus qui, aspirant également à la députation, se sont ‘'débrouillés'' des places au sein des listes de candidats, quitte à les acheter au prix fort auprès des états-majors des partis. Malgré qu'ils avaient été ‘'balayés'' par leur parti d'origine, et qu'ils soient ‘'vomis'' par leur concitoyens, nombre de présidents d'APC se sont lancés dans la course à l'APN. En ayant ‘'exclu'' l'importante confédération des Medjaher où figure sa ‘'précieuse'' population des ‘'vieux'' conservateurs qui votent par ‘'tradition'' ou de crainte qu'une quelconque administration leur demande, un jour, la carte d'électeur, l'ex-parti unique qui de par le passé, se vantait de ‘'listes de candidats établies de manière à refléter la meilleure représentativité géographique, sociale et professionnelle, semble avoir scellé son sort pour ce prochain mandat. Les préoccupations sont ailleurs ! Dans la rue, à deux pas des quelques QG de concurrents en lice, le commun des citoyens affiche une indifférence totale à l'égard des futures élections et de la campagne électorale. Les préoccupations demeurent ailleurs. Avec une pointe d'amusement parfois, les citoyens électeurs redécouvrent l'activisme accru et désordonné des partis soudainement réveillés de leur hibernation. “Je ne dispose même pas de carte d'électeur !”, nous dit Amine, la vingtaine, gardien de véhicules en stationnement aux alentours de la CNAS. Il ignore même de quelle élection il va s'agir bientôt ! À Mostaganem, en ville ou en rase campagne, au café ou au hammam, l'appréhension de ce jeune de Tijdit n'est point l'exception. En dehors de la sphère des “cimes” des listes et de ceux qui préparent – d'ores et déjà — les prochaines municipales, l'indifférence constitue la règle ! À quoi bon ! Semble crier le commun des citoyens, las d'attendre pour rien. Les prochaines législatives n'échappent pas à la désaffection populaire. Comme la nature a horreur du vide, les opportunistes et les partis politiques tentent de meubler le vide sidéral du débat politique par des promesses à l'emporte-pièce. Le foisonnement des listes de prétendants, partisans ou indépendants, est un indice probant de la faillite des partis mais aussi de ce sentiment largement partagé qu'un mandat de député vaut tous les sacrifices, aussi vils soient-ils… Après la bataille de la confection des listes, on se livre à celle de l'implantation au centre du chef-lieu de wilaya. Tous les prétendants veulent s'illustrer en accaparant l'espace à proximité immédiate des permanences des redoutables candidats indépendants qui, à coup de boîtes de concentré de tomate, de livres de pois chiche distribuées aux démunis, et de ‘'Chkara'' généreusement ouverte au profit des mosquées en cours de construction, ils avaient entamé la campagne électorale bien avant l'heure. Nettement moins qu'un scrutin de municipales, celui des législatives ne mobilise pas grand monde. Ceux qui font preuve d'activisme sont, soit candidats évidemment concernés par la députation, soit qu'ils préparent d'ores et déjà les élections locales, notamment municipales. On prépare le retour d'ascenseur. Non pas que l'imminent scrutin présente un quelconque enjeu politique pour le pays d'abord, pour les formations politiques participantes ensuite, mais tout simplement pour les privilèges et le statut social qu'il confère aux heureux lauréats. Il y va de soi que le bouillonnement préélectoral qui s'enclenche, donnant l'illusion d'un semblant de décor d'une vie politique plate, voire inexistante, demeure stérile au plan du débat d'idées sur un quelconque projet de société, à même d'éclairer l'opinion.