La campagne électorale pour les élections législatives palestiniennes du 25 janvier a démarré, hier, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, rapportent des agences de presse. Plus de 700 candidatures sont en lice. 412 candidats sont en course dans les 16 circonscriptions que comptent la Cisjordanie et la bande de Ghaza ainsi que 314 autres figurant sur onze listes qui disputeront le scrutin au niveau national, selon un communiqué de la commission électorale rendu public la veille. Les candidats du mouvement Fatah dans la région d'El Qods occupée, qui avaient annoncé vendredi leur décision de se retirer de la course, se sont rétractés, selon la même source. Le Comité central du Fatah, le parti de l'Autorité palestinienne, a décidé dimanche soir que la participation des Palestiniens d'El Qods occupée aux législatives était une condition pour la tenue du scrutin à la date prévue, rappelle-t-on. Le Fatah, qui a mis de côté ses divergences pour présenter une liste unique aux élections, lancera sa campagne lors d'un rassemblement prévu dans la matinée au pied de la tombe de son fondateur et chef historique, Yasser Arafat, dans la cour de la Mouqataa, le QG de l'Autorité palestinienne à Ramallah. Le mouvement Hamas est présenté comme le concurrent principal du Fatah. La campagne électorale doit s'achever le 23 janvier à minuit. Le Parlement palestinien, qui sera issu des législatives, comptera 132 députés dont la moitié sera élue sur des listes qui se présenteront au niveau national et l'autre moitié par circonscriptions. Jugé crucial pour le processus de réformes engagées par l'Autorité palestinienne et un raccourci devant conduire, à terme, à la relance des négociations de paix israélo-palestiniennes, quatre mois après le retrait de Ghaza, ce scrutin législatif, le second depuis 1996, se déroulera sous la supervision internationale. Trente-deux observateurs de l'Union européenne, sur un total de 230, se sont déployés depuis lundi dans les villes palestiniennes en vue de surveiller le déroulement de la campagne. Les principales formations politiques devaient faire étalage de leurs forces pour courtiser plus d'un million d'électeurs durant les trois semaines de campagne. La course aux voix devrait opposer principalement le Fatah et son rival le Hamas. Un sondage effectué à la veille de la campagne électorale créditait le Fatah de 43% des voix au niveau national contre 19% au Hamas. Faisant figure d'outsider, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a entamé, quant à lui, sa campagne à Ariha devant la prison où son chef Ahmad Saadat est incarcéré sous supervision américano-britannique. Toutefois, la campagne a été entamée alors que le risque d'une interdiction par Israël d'une participation des électeurs d'El Qods occupée pèse sur l'ensemble du processus électoral. Lundi dernier, la police israélienne avait d'ailleurs dispersé manu militari une réunion électorale du Fatah dans la ville sainte. Le même jour, le président palestinien avait averti qu'il suspendrait les élections législatives si les Palestiniens d'El Qods occupée étaient empêchés par Israël d'y participer. « Nous sommes tous d'accord qu'El Qods doit être incluse dans les élections, selon les normes de 1996. Mais si la ville n'est pas incluse, les factions palestiniennes sont unanimes pour dire qu'il n'y aura pas d'élections », avait indiqué M. Abbas à Doha où il se trouvait dans le cadre de sa tournée dans des pays du Golfe. Refusant de reconnaître aux Palestiniens un quelconque droit sur leur ville occupée, Israël n'a en effet toujours pas fait connaître sa position définitive sur cette question en dépit des appels de la communauté internationale. Le Quartette international, parrain de la Feuille de route prévoyant la création d'un Etat palestinien indépendant, avait demandé à Israël de permettre aux Palestiniens d'El Qods occupée de prendre part au scrutin. L'Autorité palestinienne ne cesse de mettre en garde contre l'attitude israélienne visant à saper ces élections et contrarier, au demeurant, l'éventuelle relance du processus de paix attendue par la communauté internationale pour le lendemain de ce scrutin.