Un plan de mise à niveau du réseau d'assainissement longeant la côte oranaise vient d'être lancé avec pas moins de 15% du tissu urbain de la ville qui n'est pas encore raccordé au réseau d'assainissement. La capitale de l'Ouest fait piètre figure et pointe à la 13ème position en matière de prise en charge de l'assainissement. Malgré la mise en place de plusieurs STEP (station d'épuration) côtoyant la côte, le littoral d'El-Bahia est loin d'être à l'abri du déversement des eaux usées rejetées par les agglomérations, les centres urbains et les zones industrielles. Partant de cet état de fait, les pouvoirs publics ont mis au point un ambitieux plan pour la protection de l'environnement contre les rejets liquides, les eaux ménagères en premier lieu, du milieu urbain. Une consistante enveloppe budgétaire de l'ordre de 350 milliards de centimes a été allouée par le ministère des Ressources en eau pour la ville d'Oran pour la mise à niveau du réseau d'assainissement de la ville. L'une des visées principales de ce plan est d'atténuer d'une manière significative à défaut de pouvoir dépolluer de façon totale et irréversible le problème de la pollution de la mer par les déversements des eaux usées. A titre d'exemple, le collecteur de «Fort Lamoune», à l'entrée de la ville d'Oran via la Pêcherie, reçoit quotidiennement, à lui seul, 50.000 m³ d'eaux usées du centre-ville, avant de les déverser dans la baie d'Oran. L'étude qui a été réalisée par la Société des eaux et de l'assainissement d'Oran (SEOR) prévoit que les eaux usées du centre-ville soient, désormais, acheminées vers la station d'épuration d'El-Kerma, entre autres, pour être traitées et exploitées à des fins d'irrigation agricole, notamment en direction de la plaine de la Mléta dont le périmètre s'étend sur plus de 8.000 hectares. L'autre objectif visé par le ministère des Ressources en eau, est la dépollution de toutes les plages d'Oran – une moyenne d'une quinzaine de plages sont ouvertes à la baignade chaque saison estivale afin de mobiliser l'intégralité du potentiel touristique de la ville. Car jusque-là, les magnifiques sites d'Ain El-Turck, de Bouisseville ou de Trouville, pour ne citer que ceux-ci, sont sérieusement défigurés par les eaux usées des habitations qui se déversent à même la plage. D'autre part, et là où il existe encore des fosses septiques, notamment, dans les bidonvilles qui ceinturent Oran ou encore dans les cités collectives non achevées, la situation peut tourner au drame lorsque la fosse déborde et que les virus, les détritus et les matières fécales remontent à la surface ou, pire, attaquent les réserves de la nappe phréatique. Il existerait même, des fosses septiques qui sont installées à proximité de puits ce qui pose un vrai problème de «cross-connexion». Avec cette opération qui sera bientôt mise en chantier, Oran devrait, normalement, mettre fin aux problèmes de l'assainissement qui en font une ville très en retard par rapport à ses pairs du littoral.