De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Tout comme les années précédentes, les plages de la corniche ouest ont constitué la destination principale des touristes nationaux et étrangers qui ont choisi la wilaya d'Oran pour leurs vacances au détriment des autres sites touristiques, méconnus parce que très mal exploités par les autorités locales, que la capitale de l'ouest offre : une côte est traversée par de très belles plages, une centaine de monuments historiques, des sites naturels, soit de quoi faire de la wilaya d'Oran un paradis touristique : «Le problème, analyse un professionnel du secteur, réside dans le fait qu'aucune stratégie n'est installée dans la durée : les autorités réagissent aux événements et les investisseurs ne recherchent que leur seul intérêt.» Il est vrai que, jusqu'ici, les pouvoirs publics n'ont manifesté leur intérêt pour le tourisme et sa promotion que conjoncturellement et suivant des événements bien précis : l'incontournable saison estivale pour laquelle un programme est élaboré dans les semaines qui précèdent ou les manifestations culturelles dont la plus importante est désormais le Festival du cinéma arabe. Cette année encore, l'essentiel de la préparation de la saison estivale s'est concentré sur les plages, particulièrement celles de la côte ouest, leur nettoyage et l'analyse de la qualité de l'eau de mer. Les communes concernées ont même été instruites pour prendre les mesures qui s'imposent afin de mettre un terme au déversement des eaux usées sur les plages. Il s'agissait notamment de raser les constructions illicites se trouvant près des plages, d'amener les citoyens à vidanger leurs fosses septiques, de rénover les réseaux d'assainissement… Ce qui n'a pas empêché, comme l'ont constaté les estivants, certaines plages d'Aïn Turck d'être sales et les eaux usées de continuer à s'y déverser malgré le bassin de rétention de ces eaux, réalisé en 2006, la station d'épuration et les neuf stations de relevage : «Il est très possible que, dans quelque temps, on ne parle plus du phénomène du rejet des eaux usées sur les plages», avait pourtant annoncé un cadre de la wilaya d'Oran à la veille de l'ouverture de la saison estivale 2007. C'est ainsi qu'en raison de l'absence d'une stratégie de longue durée, Oran peine à «vendre» ses potentialités et ne sera probablement pas, ou très difficilement, au rendez-vous des objectifs fixés par les assises nationales sur le développement du tourisme à l'horizon 2025, à savoir la valorisation de la destination Algérie, le lancement des pôles d'excellence du tourisme, la mise en œuvre du plan qualité, la mise en œuvre d'un partenariat public privé et, enfin, le développement d'une stratégie de financement opérationnel dans le secteur du tourisme : «Très ambitieux, estime-t-on parmi les professionnels d'Oran, mais très difficile à mettre en œuvre.» Pourtant, avec les potentialités naturelles citées plus haut, ses infrastructures hôtelières (123, hôtels dont 67 classés pour un total de 10 823 chambres, 36 restaurants classés), les 13 projets hôteliers dont elle a bénéficié cette année, la wilaya d'Oran dispose incontestablement d'atouts majeurs pour la promotion de son tourisme. Ne manquent que le savoir et la volonté de faire.