Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini a plaidé hier pour l'indemnisation des détenus islamistes internés dans le sud du pays durant les années quatre-vingt-dix.Ils sont entre 15 000 et 18 000 personnes à avoir connu l'internement dans le sud du pays, notamment à Reggane, que Ksentini a appelé à indemniser, lors de l'émission « L'invité de la rédaction » de la chaine III de la Radio nationale. Pour lui, il faut les indemniser « ne serait-ce que symboliquement », expliquant son idée par « le préjudice moral et matériel indiscutable » que ces personnes ont subi à cause de cette détention. Dans son dernier rapport, qui n'a pas été rendu public, la commission Ksentini a évoqué également « les oubliés » de « la réconciliation nationale ». Il s'agit des déportés du Sud dont le nombre est estimé au plus à 18.000. « Ils ont été internés pendant de longues années dans des conditions extrêmement pénibles. Ils ont subi un préjudice moral et physique indiscutable et n'ont pas été indemnisés. En plus de cela, ils n'ont jamais été traduits en justice puisqu'ils ne sont coupables de rien. Il faut faire un geste à leur endroit dans le cadre de la réconciliation nationale », a estimé Farouk Ksentini proposant une indemnisation à ces ex-détenus des camps d'internement administratif du Sud (Béchar, In Meguel, etc). Farouk Ksentini a également appelé à prendre en charge les personnes qui ont subi des dommages matériels en raison du terrorisme. « Il y a des gens qui ont perdu leurs usines, leurs habitations, leur bétail, leurs véhicules. Toute cette catégorie de la population n'a pas été indemnisée alors qu'il faut le faire. Il faut tenir compte de leurs revendications puis que le préjudice qu'ils ont subi est certain », a-t-il noté. Enfin, des mesures législatives et légales doivent être prises pour régler le problème des enfants nés sous X dans les maquis aux fins de leur attribuer une identité. « Et s'ils ont des études à faire, il faut les prendre en charge matériellement. C'est à l'Etat de le faire pour que ces enfants soient correctement traités », a-t-il précisé.