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Poème Martyr sur la grande guerre 1871, dit d'El Mokrani-Ahmed Bencherif
Publié dans Réflexion le 22 - 11 - 2012

Les premières salves de l'insurrection retentirent le 23 janvier, sous les fusils des Spahis (tirailleurs) de Ain –Guettar, qui refusèrent de s'embarquer pour la France, en excipant que cela constituait une violation du contrat qui les excluait de servir hors colonie. Ils attaquèrent au soir Souk Harras et entraînèrent derrière eux les habitants. Au 14 février, la tribu des Oulad Aidoun fit le siège d'El Milia. Mais, la révolution qui boitait prit finalement de l'envergure en mars, sous l'impulsion de deux hommes : Cheikh El Hadad, le maître de la zaouïa Rahmaniya, un vieil homme de quatre vingt ans, rendit la fetwa du djihad et El Mokrani, un aristocrate richissime et redoutable guerrier, l'un des plus grands seigneurs d'Afrique du Nord rendit son tablier de bachagha en date du 15 mars et prit la direction de l'insurrection. Le deuxième héros était prestigieux et son influence dépassait le cadre de l'Algérie et il fut même reçu à Fontainebleau par l'Empereur, d'autre part, il était populaire en raison de sa caution personnelle aux crédits bancaires accordés aux fellahs lors de la famine de 1867, de l'ordre de quatre cents mille francs. Il avait une grande fortune et son revenu dépassait deux cents mille francs. Sa grandeur forçait encore l'admiration de ses ennemis et l'on appréhende dans le caractère irréductible sa lettre de démission : « Je ne puis accepter d'être l'agent du gouvernement civil, je n'obéirai qu'à un sabre, dut-il me frapper » C'est ce qui advint et il mourut le cinq mai, d'une balle au front en pleine bataille, au moment où il célébrait sa prière, ce qui porta un sévère coup à la révolution, qui continuait néanmoins à enregistrer des exploits. L'armée désira avant tout de se positionner sur le nouvel échiquier politique et oublia son contrat moral, comme elle accorda peu d'intérêt aux énormes sacrifices, consentis par les auxiliaires algériens dont quatorze mille soldats moururent à Sedan. Elle déploya une force impressionnante de cent cinquante mille hommes dont le quart était constitué par des milices européennes. La confrontation violente dura presque deux années et s'étendit dans l'ensemble du pays. Les braves insurgés, qui avaient une confiance aveugle de la victoire, étaient moins équipés pour les tactiques qu'ils adoptèrent. Ils tenaient des batailles rangées et assiégeaient des villes, sans disposer d'artillerie lourde. Ils avançaient avec fougue et luttaient opiniâtrement, proclamèrent l'indépendance des régions qu'ils contrôlèrent. Les troupes françaises, souvent en déroute, étaient battues sur tous les fronts. La tribu des Beni Menaceur et les recrues de Haidar ratissaient toute la région de Meliana dont ils devinrent les maîtres et firent deux fois le siège de Cherchell. L'ennemi, qui s'attendait à une lutte de guérilla, se trouva soudain engagé dans une guerre classique désastreuse pour ses forces. Plusieurs fois, il fut forcé de battre en retraite, pour contre attaquer dans de meilleures conditions. Il changea de tactique et se déploya, comme aux premières années de la conquête, par colonnes de six à dix mille hommes, ce qui lui permettait de circonscrire les foyers chauds et de les attaquer en grand nombre et de l'artillerie nourrie. A ce moment, les insurgés commencèrent à perdre de l'avantage et à subir des revers. Le bilan fut tragiquement lourd : deux cents mille morts algériens dont un grand nombre parmi les populations civiles, du coté français deux mille soit, soit cent fois moins en quarante ans de guerre. Les mesures de représailles qui s'ensuivirent tenaient à une haine féroce et un sentiment de vengeance hallucinant. Le successeur de Mac Mahon, l'amiral de Gueydon, poussa son zèle à l'extrême et courba l'échine au parti colonial : 318 tribus qui comptaient huit cent mlle âmes furent frappées d'une amende de trente cinq millions de francs, payables en deux ans et le gouvernement général leur confisqua deux millions cinq cents milles has, une superficie égale à cinq départements français. Le désarmement s'accompagne aussi de répression : 81867 fusils furent rendus, frappés chacun d'une amende de deux cents francs. Prises entre les tenailles des amendes, les tribus qui devaient payer à brève échéance recoururent à la vente de leurs bestiaux dont les pris chutèrent affreusement à un franc le mouton et à dix, le bœuf. Les colons et leurs commis en profitèrent et en exportèrent un million deux cents mille têtes en deux ans. Le parti colonial avait triomphé et les immigrants allaient affluer, désormais les terres étaient disponibles, vœu cher à Bugeaud qui y voyait le moyen de réduire la combativité du peuple en disant : « L'existence de cette nation vigoureuse, si bien préparée pour la guerre, si supérieure à ce point de vue aux masses européennes nous impose l'obligation absolue d'établir devant elle, à côté d'elle, la population la plus vigoureuse possible. » « Du temps de l'Emir, chevalier béni Mes frères volèrent à l'appel du Djihad, Elégants cavaliers, partis en myriade, Les burnous en Melf, galonnés à l'envie Montés sur leurs coursiers, fougueux comme le vent, Habillés d'harnais brodés d'or et d'argent. Courageux guerriers, religieux fervents Illustres, d'aisance parmi les braves gens, Armés de fusils et de sabres meurtriers Prompts à charger l'ennemi débusqué, Par delà les plaines, pourchassé et traqué Sur des chevaux braves, vifs à l'étrier. Par les temps du Bureau Arabe mal assis Mes chères entrailles allaitées de mon sein Mes fils intrépides, de famine noircis, Sous armés, partirent pour le même dessein Le bâton à la main, un fusil pour quatre
Chaussés de sandales, vêtus de haillons Montés sur leurs pieds gercés et noirâtres Elevés dans mon sein comme des lions De folie mirent le siège des villes D'illusions menèrent des batailles rangées Révoltés furieux ne virent les périls Epris de liberté bravèrent les dangers
Les frères et les fils moururent pour Allah, Pour le bled et l'Islam, rendirent l'âme Choisirent le havre de paix de l'au-delà, Foison de délices, ni douleurs ni larmes. De perte cruelle, la douleur m'éprouve Mes larmes ont tari, le deuil m'épargne Assoupie dans mon être, ma fureur couve, Insurgée de tout temps contre les fers du bagne.


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