L'onde de choc provoquée par le scandale des deux listes "définitives" du concours de recrutement du personnel enseignant, n'est pas prête de s'estomper. En effet, avant hier matin, une trentaine d'ex- lauréats, majoritairement de gent féminine, ont observé un sit-in devant l'académie pour dénoncer, selon leurs propos, la "hogra" et les "jeux de coulisses" ayant cerné la confection de la deuxième liste définitive. Les ex-lauréats en colère se disent être des victimes collatérales de la "brouille" entre l'académie et l'inspection de la fonction publique. "Pourquoi ont-ils attendu plus de quatre mois, pour annuler une liste définitive et ce, après l'épuisement de la période des recours? ", s'interroge cette lauréate exclue, en dépit d'une dizaine d'années d'expérience en tant qu'enseignante vacataire. Il faut avouer que les nouveaux critères exigés par l'académie frôlent l'"extravagance", selon les exclus. Des lauréats ont été écartés pour avoir eu le tort de présenter un diplôme de magister ! "Aucun diplôme supérieur au master ne sera accepté pour le concours de recrutement du personnel enseignant !", précise l'académie dans un communiqué. Autre critère jugé "excentrique" est que le calcul de l'expérience professionnelle concerne seulement le poste et le grade à pourvoir, en d'autres termes un vacataire ou un contractuel qui a plusieurs années d'expérience dans le cycle secondaire ne bénéficie d'aucun avantage, s'il postule pour un poste d'enseignant dans le cycle moyen ou primaire ! Le troisième critère qui a fait sortir les "lauréats" de leurs gonds, est que les années de travail en tant que vacataires ne sont désormais pas comptabilisées. "Le calcul de l'expérience professionnelle ne concerne que les enseignants contractuels", lit-on dans le même communiqué. Selon l'académie, l'Inspection de la Fonction publique a rejeté treize dossiers pour divers motifs (niveaux ou diplômes supérieurs aux postes à pourvoir ! manque d'expérience professionnelle). Sur le terrain c'est un autre son de cloche. Le nombre des "lauréats" exclus dépasse largement le nombre avancé par l'académie. "Nous sommes au total une cinquantaine de lauréats écartés de cette deuxième liste", soutiennent nos interlocuteurs. Le nombre des protestataires, présents hier matin devant l'académie, dépassait les 30, a-t-on constaté. "Un groupe a été délégué pour entamer une action en justice. Nous avons cotisé pour payer les honoraires d'un avocat", affirment ces jeunes candidates. Et d'enchaîner : "nous avons été réduit à la précarité. Depuis la rentrée des classes nous n'avons pas touché un centime et maintenant ils viennent nous jeter comme des chiens dans la rue". Un membre de la commission paritaire du cycle secondaire venu pour soutenir les malheureux lauréats a affirmé à ce propos : "un dossier bien ficelé a été élaboré par la commission paritaire et le Snapest. Nous allons le présenter incessamment au ministre pour demander l'envoi d'une commission d'enquête à Oran".