Né en 1972 à Ghardaïa, Mokhtar Belmokhtar rejoint des groupes islamistes en Afghanistan à l'âge de 19 ans. Lors de sa formation de combattant dans ce qui allait plus tard devenir Al-Qaïda, il noue des contacts avec des jihadistes du monde entier et combat les soldats russes, affirme-t-il dans une de ses rares interviews, diffusée en novembre 2007 par un forum jihadiste. Lors d'un combat, il perd un œil et gagne l'un de ses nombreux surnoms : "Laouar", le borgne. De retour en Algérie en 1993, après l'annulation par le régime des élections que s'apprêtait à remporter le Front islamique du salut (FIS), il devient rapidement l'un des chefs militaires du Groupe islamique armé (GIA).Après une scission au sein du groupe, en 1998, le GIA se transforme en Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mokhtar Belmokhtar prend alors la tête de l'une des deux katibas les plus importantes d'Aqmi. Le Borgne ou encore Mister Marlboro Mokhtar Belmokhtar sillonne la région. Dans le nord du Mali, "certains autochtones jurent l'avoir vu épouser une fille d'une tribu de notables de la zone". Il s'agirait de sa neuvième épouse. Une façon de créer de solides alliances familiales avec plusieurs tribus touareg du Niger ou du Nord-Mali, qui le préviennent des mouvements des forces de l'ordre. D'autres nomades racontent l'avoir aperçu à Ouagadougou, au Burkina Faso, en train de faire du trafic de cigarettes. Ce qui lui vaut un autre surnom : "Marlboro". Il est d'ailleurs souvent présenté comme un simple trafiquant de drogue."A tort", explique Slate Afrique. Depuis le 11 novembre 2003, il est inscrit sur la liste des entités concernées par les sanctions contre Al-Qaïda comme participant au financement, à l'organisation, à la facilitation, à la préparation ou à l'exécution d'actes ou d'activités en association avec l'organisation d'Aqmi. Impliqué dans l'enlèvement de 23 touristes Condamné à la prison à plusieurs reprises par différents tribunaux en Algérie, il reste cependant insaisissable. En 2003, il est impliqué dans l'enlèvement de 23 touristes européens dans le sud de l'Algérie. En 2007, il est présumé responsable de la mort de quatre Français en Mauritanie. Il aurait empoché 9 millions d'euros en 2009 en échange de la libération de trois otages espagnols. Il serait également à l'origine de l'enlèvement de deux jeunes Français à Niamey (Niger), en 2011, finalement tués lors d'un assaut lancé par les troupes spéciales françaises contre les ravisseurs. Pour lui, la prise d'otages constitue un vrai business. "Entre 2003 et aujourd'hui, les katibas ont au moins empoché 50 millions d'euros", explique le spécialiste du Mali Serge Daniel.Lors d'un assaut des islamistes contre des Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à Gao, dans le nord du Mali, en juin 2012, il est donné pour mort. La rumeur a été vite démentie par ses associés. Début décembre 2012, il apparaît dans une vidéo, à visage découvert, une kalachnikov à la main, un drapeau noir salafiste dans le cadre. Mokhtar Belmokhtar annonce alors sa rupture avec Aqmi et la création de son nouveau groupe armé, les "Signataires par le sang". Il aurait en effet été en conflit pour prendre la tête d'Aqmi avec le chef d'une autre katiba, Abou Zeid tué aussi par l'armée Tchadienne. Belmokhtar avait revendiqué l'attaque d'In Amenas La vocation de son nouveau groupe, dont la base aurait été installée à Gao, est d'aider à la consolidation du règne de la charia dans le Nord-Mali. Mokhtar Belmokhtar met aussi en garde contre toute opération étrangère dans la région, menaçant de "riposter à toute intervention militaire au Mali".Mokhtar Belmokhtar est un ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avec laquelle il est entré en dissidence en octobre dernier en formant sa propre unité combattante. Il a revendiqué l'attaque contre le site gazier algérien d'In Amenas suivie d'une prise d'otages. Selon Alger, 37 étrangers de 8 nationalités différentes, dont trois Américains, et un Algérien y ont été tués par un commando de 32 hommes, dont 29 ont été tués et trois arrêtés. Mokhtar Belmokhtar, ou son groupe, a menacé à plusieurs reprises de commettre de nouvelles attaques si la guerre au Mali menée par la France ne cessait pas.Selon le Wall street journal début février, de hauts responsables militaires et des services de renseignement américains envisageaient d'inscrire Mokhtar Belmokhtar sur une liste secrète des personnes à "tuer".