L'été est pour les travailleurs une opportunité annuelle pour se distraire et prendre des journées de repos, pour fuir la monotonie de toute une année et savourer des moments de plaisir. A la plage, à la montagne ou dans des pays étrangers pour « les plus chanceux », les vacances sont attendues impatiemment. Cependant, pour nombre de personnes, se reposer durant la saison chaude est un rêve lointain. Dans la wilaya de Béjaïa et un peu par tout en Algérie, des jeunes et des moins jeunes s'adonnent aux petits boulots dès l'avènement de l'été. Le littorale de la capitale des Hamadites est un lieu propice à ces « travaux de misère ». Sur la plage de Tichy, situé à 13 kilomètres à l'est de la ville de Yemma Gouraya, des adolescents, ou presque, tentent de gagner un peu d'argent de poche, chacun à sa manière. Il y a ceux qui louent les parasols, ceux qui vendent des glasses, ceux qui gardent les voitures, et la liste est encore longue. Sur place nous avons rencontré Amine, un garçon de 12 ans. Sa spécialité est la vente des glasses. Tôt le matin il parcourt un chemin d'une dizaine de kilomètres, à pied, pour rejoindre la station balnéaire. Dans « presque glacière », il conserve une vingtaine de boites de glaces, qu'il proposera aux estivants. Pour un bénéfice minable de 200 DA, par jour, le jeune garçon doit faire tout un parcours de combattant pour pouvoir gagner un peu d'argent. Sur la même plage, deux jeunes étudiants louent des parasols. Ils sont sur les lieux depuis le début du mois de juin. « Chaque été, nous tentons de nous faire un peu d'argent de poche. Comme ce n'est pas aussi facile de trouver un petit travail chez des privés, qui sont, dans la plus grand majorité des exploitants, nous avons décidé de se prendre en charge. Nous avons des parasols qu'on a acheté depuis 2 ans et nous les proposant aux estivants. Quand il y a du monde, le prix est de 100 DA la journée et quand la mer n'est pas calme, nous baissant nous tarifs jusqu'à 50, voire, 20 DA », nous dit Mohand Amekrane, étudiant en deuxième année droit à la faculté de Béjaïa. « Nous sommes obligé de travailler chaque été pour payer nous études et avoir, soit disant, de l'argent. Notre bourse, nous ne permet pas d'acheter même les choses les plus élémentaires. C'est vraiment malheureux, de subir cette triste réalité dans un pays aussi riche que l'Algérie. C'est inadmissible », enchaîne notre interlocuteur, qui ne cache pas sa colère. Les petits boulots de l'été existent dans tous les pays du monde, mais quand la vie est très chère ce genre d'activité devient juste un fardeau de plus qui prive beaucoup de personnes de jouir des vacances. Certains personnes travaillent par nécessité afin d'aider leur famille, un tant soit peu. Béjaïa cette belle ville côtière est un paradis pour ceux qui passent leurs vacances, mais c'est presque un enfer pour se qui n'ont pas le droit de se reposer. Ce n'est pas seulement le cas des adolescents ou autres chômeurs, à la quête d'un peu de dignité, même dans certains secteurs qui peuvent paraître « prestigieux» à l'instar de la presse écrite. C'est le cas de plusieurs correspondants de presse qui reçoivent 200 à 300 DA pour un article écrit dans le journal. Ces gens considérés comme des « infra journaliste » travaillent dans des conditions lamentables. Eux aussi n'ont pas le droit à des vacances, il doivent bosser pour recevoir de petites sommes d'argent de la par de leurs entreprises qui sont des machines à sous.