L'historien Jean-Luc Einaudi, militant infatigable pour la vérité sur les massacres de centaines d'Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, est décédé le 22 mars à Paris, emporté par un cancer fulgurant, a annoncé le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap). Né le 14 septembre 1951, Jean-Luc Einaudi a travaillé toute sa vie comme éducateur, auprès des jeunes – auxquels il consacra un livre, Les mineurs délinquants (Fayard, 1995). Il venait, il y a deux ans, de prendre sa retraite. Jean-Luc Einaudi avait été l'un des fers de lance du mouvement qu'il avait créé pour réclamer la vérité sur les massacres d'Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, sortis manifester pour le droit de leur pays à l'indépendance et qui furent abattus par dizaines par la police Française. Ami du peuple Algérien, Jean-Luc Enaudi avait animé, à de très nombreuses reprises, des rencontres consacrées au devoir de mémoire des victimes de ce crime d'Etat. En 1997, il avait témoigné devant la cour d'assises de Bordeaux, sur le massacre des Algériens, le 17 octobre 1961, lors du procès de Maurice Papon, pour sa collaboration avec l'Allemagne nazie, de 1942 à 1944. Les Algériens, en particulier, retiendront de lui son témoignage paru, le 20 mai 1998, dans le journal Le Monde « En octobre 1961, il y eut à Paris un massacre perpétré par des forces de police agissant sous les ordres de Maurice Papon ». En juillet 1998, le préfet de sinistre mémoire Papon porte plainte pour diffamation envers un fonctionnaire public. Le 26 mars 1999, il est débouté de sa plainte et l'historien relaxé au bénéfice de la bonne foi.