Parmi les multiples menaces qui guettent notre pays actuellement figure indéniablement l'épidémie d'Ebola qui se propage à grande vitesse dans le monde, et commence à inquiéter sérieusement la population nationale qui se pose désormais beaucoup de questions autour des mesures de préventions annoncées très récemment par le Gouvernement. Cela faisait assez longtemps que le monde ne s'est pas confronté à une telle épidémie aussi dangereuse que ce virus Ebola qui appartient à la famille des filovirus, qui regroupe des virus à l'apparence filamenteuse caractéristique. Ayant pour origine les chauves-souris frugivores de la famille des ptéropodidés constituent vraisemblablement le réservoir naturel du virus, mais d'autres mammifères peuvent être infectés. Sachant que les maladies comme les contaminations ne connaissent pas de frontières et s'infiltrent rapidement à travers les populations locales. La nature pathogène des différents filovirus, qu'il s'agisse du genre Ebolavirus ou du genre Marburgvirus, est très semblable dans la mesure où ces virus ont tous été associés à des flambées de fièvres hémorragiques chez l'homme et les autres primates avec des symptômes identiques. Les filovirus sont, comme leur nom l'indique, des particules virales d'apparence filamenteuse. Ils appartiennent à l'ordre des Mononegavirales, comprenant les virus à ARN monocaténaire non segmenté à polarité négative. Initialement classés parmi les rhabdovirus, les filovirus forment aujourd'hui une famille distincte et seraient en réalité plus proches des paramyxovirus18, parmi lesquels on trouve notamment les virus des oreillons et de la rougeole. Le virus Ebola peut être linéaire ou ramifié, long de 0,8 à 1 μm mais pouvant atteindre 14 μm20 par concatémérisation (formation d'une particule longue par concaténation de particules plus courtes), avec un diamètre constant de 80 nm. Il possède une capside nucléaire hélicoïdale de 20 à 30 nm de diamètre. Ils diffèrent en revanche du point de vue génétique, avec une séquence nucléotidique pouvant varier de 30 à 40 % d'une souche à l'autre, ce qui se traduit par une sévérité très différente entre les pathologies induites chez l'homme par ces différents virus — la létalité peut ainsi être nulle chez les humains pour le virus Reston, mais approcher 90 % pour le virus Ebola — bien que des facteurs environnementaux puissent également expliquer ces différences. Le risque est à prendre au sérieux en Algérie où les autorités sanitaires devraient prendre les mesures nécessaires de contrôle et d'information. Car il faut savoir qu'il n'existe aucun vaccin ou traitement pour cette maladie dont l'issue est la plus souvent mortelle. Selon l'OMS, l'épidémie de la fièvre Ebola en Afrique occidentale est «l'une des épidémies qui comportent le plus de défis» depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans. L'Europe panique face à l'épidémie Alors que les contrôles sanitaires à l'arrivée du vol de Conakry sont entrés en vigueur samedi matin, à l'aéroport de Roissy-Charles De Gaulle, un cas suspect d'Ebola a été signalé dans la soirée de vendredi à samedi dans le Val d'Oise. «Une femme qui présentait des symptômes, douleurs abdominales et fièvre», a déclaré sur i-Télé le sous-préfet d'Argenteuil Yves Rousset. En France, le dépistage à l'arrivée, déjà en vigueur au Royaume-Uni et dans plusieurs aéroports américains, est uniquement mis en place pour ce vol, seule liaison directe depuis un pays touché. Aucun contrôle n'est prévu sur les passagers venant de pays à risques ayant effectué des correspondances. Vendredi soir, des syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont eux réclamé la fermeture de la desserte de Conakry, exprimant leur crainte d'un «risque grave de propagation de l'épidémie». Les passagers, eux, ont bien accueilli cette mesure que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qualifie de «sécurité supplémentaire». Dernièrement, six nouveaux cas suspects en Espagne, dont un passager d'Air France atterri à l'aéroport de Madrid-Barajas. Selon la compagnie, le passager d'Air France «a présenté des symptômes durant le vol», des tremblements notamment. Sa nationalité n'a pas encore été communiquée mais il serait initialement parti du Nigeria. Le vol AF1300, arrivé en fin de matinée dans la capitale espagnole, a été dirigé dans une zone spéciale (de l'aéroport Adolfo Suarez Madrid-Bajaras, ndlr) où une équipe médicale est montée à bord pour examiner le passager, explique le gestionnaire des aéroports espagnols AENA. Ces derniers ont ensuite pu quitter l'aéroport. L'avion a ensuite été désinfecté et les passagers qu'il devait transporter dans la foulée vers Paris ont été répartis sur d'autres vols. Une heure avant le déclenchement du protocole d'urgence pour le passager Air France, une autre personne, fiévreuse et qui fait partie des personnes ayant eu un contact avec l'aide-soignante Teresa Romero, premier cas de contamination par le virus hors d'Afrique, avait été admise à l'hôpital Carlos III. Il s'agit de l'une des 68 personnes classées «à bas risques» de contamination. Et «ce n'est pas d'un membre du personnel soignant», précise le Comité de suivi du virus en Espagne. Des tests seront effectués sur les deux patients pour voir s'ils sont porteurs du virus Ebola.
Protéger d'urgence le pays de l'épidémie Alors que l'Europe s'inquiète d'une flambée épidémique de maladie à virus Ebola, l'Algérie a renforcé ses mesures de prévention contre cette maladie qui a déjà fait plus de 3 000 morts en Afrique de l'Ouest. Questions/réponses autour de cette épidémie. L'Algérie comme l'Afrique doit mobiliser davantage de ressources humaines pour lutter contre l'épidémie d'Ebola qui frappe l'ouest du continent, a affirmé jeudi la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. "Quand la communauté internationale a fait ses promesses (d'aide), peu de pays se sont engagés à fournir des ressources humaines", a-t-elle déploré. "Et pourtant, si des infrastructures sont construites, il faudra des hommes, des travailleurs sanitaires, pour travailler dans ces hôpitaux et centres de traitements", a-t-elle ajouté. "Cela veut dire que nous devons faire plus, en tant que continent, pour mobiliser des ressources humaines", a ajouté la responsable de l'organe exécutif de l'UA, estimant que la centaine de "volontaires" pour l'instant mobilisés par l'Afrique était insuffisante. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la fièvre hémorragique a fait 4.493 morts sur 8.997 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, particulièrement touchés, mais aussi Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis). Un document interne, révélé par l'agence de presse américaine Associated Press, relève une série d'erreurs dans la façon dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a géré l'émergence de l'épidémie Ebola. Le document, une chronologie de l'évolution du virus, montre que l'OMS a réagi trop lentement et a manqué l'occasion de contenir l'épidémie. Selon ce rapport, les spécialistes de l'organisation auraient dû réaliser dès le départ que les méthodes traditionnelles de lutte contre ce virus ne fonctionneraient pas dans une région aux frontières poreuses et aux systèmes de santé déficients. « Ce bureau n'est vraiment pas compétent ». Ce document critique aussi la bureaucratie de l'OMS et le fait que son responsable pour l'Afrique, Luis Sambo, ait été nommé par les membres africains de l'OMS et non par la directrice générale, Margaret Chan. Pour le docteur Peter Piot, codécouvreur du virus, « c'est le bureau régional, en Afrique, qui est sur la ligne de front. Et il n'a rien fait. Ce bureau n'est vraiment pas compétent ». L'OMS a précisé qu'elle ne souhaitait pas apporter plus de commentaires, car ce document ne constitue qu'une première mouture d'un compte rendu complet qu'elle publiera à une date ultérieure. Dans un communiqué, elle souligne qu'elle ne peut se permettre de consacrer ses moyens « limités » à produire une analyse détaillée de la façon dont elle a répondu à l'épidémie. « Cet examen viendra, mais seulement après la fin de l'épidémie », a-t-elle indiqué. Enfin qu'elle que soit la situation actuelle de la propagation de la dangereuse maladie, l'Algérie doit être prête à tout moment afin de faire face à n'importe quelle éventualité pour protéger sa population.