La vigilance est de mise dans les aéroports Le ministère de la Santé a renforcé les mesures déjà prises pour contrer cette maladie. D'ailleurs, le ministre en charge du secteur a effectué une visite au port et à l'aéroport d'Alger pour vérifier si le dispositif de contrôle sanitaire était respecté. Ebola frappe l'Europe! Un premier cas de contagion avérée a été signalé dans la capitale espagnole, Madrid. La menace de l'effroyable pandémie qui a fait des milliers de morts dans le continent noir depuis sa découverte en 1976, est donc plus que jamais réelle. Une aide-soignante espagnole ayant travaillé dans un hôpital où deux missionnaires sont morts d'Ebola est porteuse du virus, a confirmé, lundi 6 octobre, le ministère de la Santé de l'Espagne. Trois nouvelles personnes ont été admises depuis lundi dernier dans ce même hôpital qui accueille les personnes touchées par le virus Ebola. Mais seul l'époux de l'aide-soignante contaminée a un «haut risque» d'être affecté, ont annoncé hier les autorités sanitaires locales. C'est la première fois qu'une personne contracte la maladie hors d'Afrique. L'aide-soignante travaillait à l'hôpital Carlos III de Madrid, où sont morts le frère Manuel Garcia Viejo, un missionnaire catholique espagnol rapatrié de Sierra Leone après avoir été infecté, et Miguel Pajares, autre missionnaire contaminé en même temps. Ce premier cas contracté en Europe fait craindre le pire à la communauté internationale. Les yeux du monde sont rivés sur l'hôpital Carlos III. Bruxelles a demandé à l'Espagne des «éclaircissements» pour détecter la faille dans son système de santé qui a permis cette contamination. La panique d'une pandémie sur le Vieux Continent tient en haleine les populations européennes. L'Algérie n'est pas en reste du fait de la proximité qu'elle a avec l'Espagne. Il faut dire qu'il y a un échange incessant de population avec le pays de Juan Carlos. Il y a au moins deux vols d'avions quotidiens, sans parler des navires qui desservent l'Espagne à partir de l'Algérie. Les terres ibériques sont devenues une des destinations préférées des Algériens, qui y ont acquis beaucoup de biens immobiliers. «L'Algérie applique strictement les instructions de l'OMS» La menace d'une propagation vers l'Algérie est bel et bien là! Surtout si on ajoute les autres facteurs de risque que sont le retour des hadjis au pays et leurs contacts avec les hadjs du monde entier. Mais aussi le déplacement des équipes de football en Afrique noire. L'Equipe nationale de football doit jouer un match en début de semaine au Malawi, alors que l'Entente de Sétif se déplacera pour la deuxième fois en moins d'un mois en République démocratique du Congo, pays gravement touché par Ebola. Mais la grande menace pourrait venir de la migration clandestine des populations des pays subsahariens qui ont fait de l'Algérie une zone de transit vers l'Europe. Depuis le début de l'année, un fort flux migratoire et clandestin est enregistré à travers le pays. Même la Capitale est envahie par des émigrés clandestins livrés à leur triste sort dans des conditions sanitaires déplorables, mais favorables à la propagation d'épidémie tel que c'est le cas dans leur camp de Dar El Beïda au bord de la rocade Sud. Dès lors, on se demande si l'Algérie est réellement prête à faire face à cette menace? La sortie du ministre de la Santé, la semaine dernière, qui estime qu' «Ebola n'a pas de chance de survie en Algérie», est loin d'être rassurante... Abdelmalek Boudiaf avait expliqué lors d'une conférence que «d'après les experts de l'OMS, l'Ebola n'a pas de chance de survie en Algérie par rapport à l'eau, à la chaleur, à l'environnement, ainsi qu'au mode de vie en Algérie. Toutefois, la vigilance reste de mise». Une réponse des plus inattendues qui a eu le don de paniquer la population que de la rassurer! Néanmoins, il ne faut pas s'alarmer, le ministre a fait savoir que «l'Algérie applique strictement les instructions émises par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à cet effet». Le dispositif H1N1 réactivé à travers le pays A titre préventif, l'Algérie a prévu des mesures au niveau des frontières et des aéroports s'agissant du contrôle des passagers et des aéronefs, en provenance des pays africains et qui font des escales à Alger avant la reprise de leurs vols à destination des pays africains. Un dispositif médical a été mis en place. Les aéroports nationaux ont également été dotés d'un système, appelé «tapis», qui permettra de déceler, grâce à la température corporelle des voyageurs, d'éventuelle fièvre, qui pourrait être causée par la maladie d'Ebola, en plus des caméras thermiques déjà disponibles. Il a également été procédé à la mise à niveau des connaissances des agents de la Police de l'air et des frontières et de la Protection civile pour reconnaître les symptômes de l'épidémie. Hier, M.Boudiaf a effectué une visite au port et à l'aéroport d'Alger pour vérifier si le dispositif de contrôle sanitaire était respecté. Il a affirmé à cette occasion que le dispositif déjà existant a été renforcé. Le ministre de la Santé a cependant rassuré sur le fait, qu'aucun cas du virus Ebola n'a été enregistré. Slim Belkessam, conseiller chargé de la communication au ministère de la Santé a fait savoir que son département a même réactivé le dispositif H1N1 à travers le pays. «Dans chaque wilaya il y a une unité de prise en charge des éventuels cas. Nous avons réactivé les unités mises en place pour le virus H1N1», assure-t-il. L'équipe médicale en charge de l'opération au niveau de l'aéroport et du port a, pour sa part, fourni des explications sur les modalités de faire face aux virus Ebola et Corona en cas de leur apparition parmi les voyageurs en provenance de pays africains ou les hadjis de retour des Lieux Saints. L'équipe médicale travaille 24/24h tout au long de l'année, a souligné Dr Fatiha Allem, des services sanitaires de l'aéroport d'Alger, indiquant que cette équipe était prête à accueillir le premier groupe de hadjis attendu aujourd'hui.