Dans cette seconde partie des récits sur les crimes et le terrorisme Français permettrais contre le peuple Algérien durant 132 années, sans toutefois réveiller la conscience de la France officielle qui n'est pas prête à présenter ses excuses.. Ce pardon qui est attendu par le peuple Algérien depuis le 3 Juillet 1962. Alors que cette France officielle continue à se comporter comme le colonisateur d'hier, et ne voir l'Algérien que cet indigène qui doit se plier aux exigences de Marianne. Ceci est une maladie chez les politiques de la France, comme c'était le cas chez les allemands avec ce qu'on appeler la race supérieur et la race inférieure. Les temps ont changés sans que Marianne ne change. Ses Généraux demeurent toujours accusés de crime de guerre, de crime contre l'humanité, mais tous les rapports rédigés n'avaient aboutis à un résultat positif obtenir la condamnation de la France coloniale. Parce que tout simplement, cette France coloniale avait laissée derrière elle en Algérie ‘'une sorte de semence'' des traîtres qui étaient infiltrés dans les rangs de la révolution. Pour cela nous suivons la confession d'un sinistre général patron des services secrets français qui relate les faits suivants : « Les renseignements obtenus nous amenaient la plupart du temps à effectuer nous-mêmes une ou plusieurs autres sorties, par exemple pour trouver un dépôt d'armes, de munitions ou d'explosifs. Sinon, nous orientons les régiments compétents vers de nouvelles arrestations. Lorsque nous devions repartir pour de telles vérifications, les prisonniers étaient, en général, gardés par un seul homme qui restait à la villa. Quand un suspect avait parlé et qu'il semblait n'avoir plus rien à dire, le pire que nous pouvions lui faire était de le libérer séance tenante. Tel était le cas lorsqu'un prisonnier me faisait promettre de le relâcher s'il parlait. Mais était rare. Une fois lâché, il avait toutes les chances d'être égorgé avant l'aube par le FLN. La plupart du temps, mes hommes partaient ç une vingtaine de kilomètres d'Alger dans des « maquis lointains » et les suspects étaient abattus d'une rafale de mitraillette, puis enterrés. Les exécutions n'avaient jamais lieu au même endroit. J'avais demandé à Garcet, mon adjoint, de s'occuper de désigner ceux qui seraient de corvée. On me donnait aussi des gens, qui interrogés par les régiments, avaient parlé et dont en ne voulait plus. Dans ce cas, personne ne me demandait jamais ce que je comptais en faire. Bref, quand on voulait se débarrasser de quelqu'un, il finissait par arriver aux Tourelles. A la fin de chaque nuit, je relatais les événements sur la page d'un carnet Top Secret, le manifold, qui permettait de rédiger manuellement un texte en quatre exemplaires, grâce à trois feuilles de carbone. L'original revenait au général Massu et il y avait trois copies, une pour le Ministre résidant Robert Lacoste, une mes archives. Bien entendu, je gardais toujours ce carnet sur moi. Dans mon rapport, je centralisais les informations que chaque OR (Officier des renseignements) m'avait données au cours de la nuit. J'indiquais le nombre d'Algériens abattus au cours des interpellations, le nombre d'exécutions sommaires pratiquées par mon groupe ou par les régiments. Il est rare que je note des noms, sauf lorsque j'estimais que cela avait quelque importance. Je ne dormais presque plus. Au mieux, deux heures en fin de nuit et une sieste d'une heure dans la journée. Comme je ne fumais pas, je tenais le coup en buvant des litres de café. C'était un soldat du contingent qui conduisait la Jeep où je me trouvais le plus souvent. Une nuit, il s'était endormi et nous étions partis dans le décor. Un officier du service auto de la compagnie de QG nous avait fait asseoir pour que nous prenions un peu de repos. Il avait mobilisé tous ses mécaniciens. A l'aube, la Jeep était remise à neuf. Chaque matin, après un dernier café nous nous retrouvions avec Trinquier et allions voir Jacques Massu à Hydra pour lui raconter ce qui s'était passé. Il nous recevait chez lui, secrètement, de sorte que nous n'avions pas de contacts avec les gens de la division. Nous savions qu'après nous avoir entendus, il rencontrait Lacoste. En remettant à Massu sa feuille du manifold, je lui donnais de rapides explications sur les opérations. Les exécutions étaient souvent assimilées à des tentatives d'évasion manquées. Je m'efforçais de ne pas trop lui laisser le temps de réfléchir et de ne pas le gêner. Le général Massu, par une sorte de code tacite, ne s'exprimait à ce moment que par un grognement dont on ne pouvait dire s'il s'agissait de félicitations ou d'une marque de désapprobation. De toute façon, il avait une immense qualité : celle de toujours couvrir ses subordonnés. Chaque jour, j'adressais par ailleurs à Teitgen un rapport nominatif indiquant le nom de toutes les personnes arrêtées. Pour chacune, il lui fallait signer un arrêté d'assignation à résidence. Je pense que Teitgen a toujours su que les suspects les plus sérieux dont le nom figurait sur cette liste étaient torturés, mais il ne savait peut-être pas qu'après avoir été torturés, ils étaient exécutés. A moins qu'il ait fait semblant de ne pas le savoir. Le 29 mars 1957, Teitgen déposa sa démission dans une longue lettre adressée à Robert Lacoste où il indiquait qu'il avait vu des prisonniers qui portaient des traces de torture. Lacoste refusa cette démission ». Effectivement Robert Lacoste avait refusé la démission de Teitgen, pour éviter un scandale et dévoiler devant le monde entier la criminalité de la France. Teitgen que nous avons rencontrés durant les années quatre vingt, en France, il nous a confirmé son refus de tous les crimes et tortures que pratiquaient les autorités français en Algérie, ajoutant qu'il était toujours et depuis le jour où il est arrivé en Algérie il était pour l'indépendance et contre la barbarie terroriste des forces françaises. Pour cela il a payé de sa santé, il a eu une attaque cérébrale, devenu paraplégique. Il n'a jamais changé ses positions, voir même il a dénoncé les pratiques des services secrets, de Massu et Bigeard. Malheureusement il n'a jamais été cité par les indépendantistes Algériens. C'est regrettable qu'on oubli vite les positions justes des braves. LE TERRORISME FRANÇAIS A ALGER Le général Aussaresses, patron des services secrets dans sa confession il dira : « En demandant aux militaires de rétablir l'ordre à Alger, les autorités civiles avaient implicitement admis le principe d'exécution sommaires. Lorsqu'il nous a semblé utile d'obtenir des instructions plus explicites, ce principe a toujours été clairement réaffirmé. Ainsi à la fin du mois de janvier 1957, le 3e RPC de marcel Bigeard capture des tueurs chevronnés connus sous le nom de groupe de Notre-Dame d'Afrique ; Une douzaine d'hommes au total. Ils avaient été identifiés comme ayant perpétré plusieurs attentats visant tant des Français que des Algériens. Bigeard me dit qu'il ne savait qu'en faire. J'en ai parlé à Trinquier. Le lendemain, nous devions justement assister à une réunion des chefs de corps de la division. Au cours de la réunion, Bigeard posa abruptement la question qui travaillait : -- --Alors, qu'est ce que je fais de ces types ? Il faudrait peut être leur faire prendre le maquis, dit Trinquier. Oui un maquis éloigné, précisa le Général Massu. Tout le monde avait compris. –Attendez quand même un peu, reprit le général. Nous allons avoir la visite de Max Lejeune. Je vais lui en toucher deux mots. Ce sera une bonne occasion de savoir ce qu'il a dans le ventre. Lors de l'entrevue qu'il eut en tête à tête avec Max Lejeune, Massu lui dit qu'il avait appréhendé un groupe de terroristes et qu'il se demandait s'il valait mieux les remettre à la justice ou les LIQUIDER. Vous vous souvenez du DC3 d'Air Atlas, l'avion qui transportait Ben Bella, chef du FLN, et ses quatre compagnons, le 22 octobre dernier ? demanda Max Lejeune. Monsieur le Ministre qui ne s'en souvient pas ! fit Massu. – C'est une affaire que je connais bien puisque le Président Guy Mollet m'a laissé me débrouiller avec le général Lorillot. Lorsque le gouvernement a su que ces hommes iraient en avion du Maroc en Tunisie, il a ordonné à la chasse d'Oran d'abattre l'appareil. Si nous avons annulé cet ordre, c'est qu'au dernier moment nous avons appris que l'équipage de l'avion était français. (si c'était des marocains en s'en fiche). Pour le gouvernement, il est regrettable que Ben Bella soit encore vivant. Son arrestation est une bavure. Nous devions le tuer.. Massu avait compris ce que Max Lejeune voulait dire. Il nous convoqua immédiatement, Trinquier et moi, Lorsqu'il nous raconta cette anecdote, ce fut également très clair pour moi : j'allais avoir douze hommes de plus à exécuter la nuit suivante. J'aurais pu laisser cette pénible besogne à Bigeard mais j'ai préféré m'en occuper avec les sous-officiers de ma première équipe. Quand il fallait tuer ces prisonniers, nous n'avons pas douté un instant que nous exécutions les ordres directs de Max Lejeune, du gouvernement de Guy Mollet et de la République Française. Il était rare que les prisonniers interrogés la nuit se trouvent encore vivants au petit matin. Qu'ils aient parlé ou pas, ils étaient généralement neutralisés. Il était impossible de les remettre dans le circuit judiciaire. Ils étaient trop nombreux et les rouages de la ma chine ne seraient grippés. Beaucoup d'entre eux seraient passés au travers des mailles du filet. J'étais bien placé pour le savoir, puisque, chaque matin, j'allais au camp principal de Beni Messous où comme je l'ai dit, je rencontrais le commissaire Ceccaldi-Raynaud et son adjoint, l'officier de police Devichi. Là il fallait opérer un nouveau tri. Parmi les assignés à résidence, quelques uns étaient dirigés vers le circuit judiciaire. C'était de mon ressort et ça se décidait dans la journée. (A SUIVRE… )