La publication en Une de «Charlie Hebdo» d'une caricature de Mohamed ‘'QSSSL'' continue de susciter des manifestations, parfois violentes, dans le monde musulman. La dernière Une de «Charlie Hebdo» continue d'agiter le monde musulman. De nouvelles manifestations, parfois violentes, ont ainsi eu lieu ce samedi dans plusieurs pays contre le journal qui a mis en Une cette semaine une caricature de Mohamed ‘'QSSSL''. Vendredi 16 janvier à Alger, la mobilisation a tourné en un affrontement avec les forces de l'ordre. "Nous sommes ici pour renouveler notre allégeance au prophète, nous sommes prêts à nous sacrifier pour toi le messager d'Allah", clame un manifestant. "Nous manifestons contre la publication de mercredi qui humilie à nouveau le prophète !", lance un autre. Mêmes scènes dans de nombreux pays. Ailleurs dans le monde, en Turquie, en Iran, en Jordanie... des milliers de musulmans ont manifesté pour porter le même message. Vendredi déjà, de nombreuses manifestations s'étaient déroulées, faisant notamment 5 morts au Niger et 8 églises incendiées. Interrogé lors d'un déplacement à Tulle (Corrèze), ce samedi, François Hollande, a réaffirmé l'attachement de la France à «la liberté d'expression» : «La France a des principes et des valeurs, et c'est notamment la liberté d'expression.» L'ambassade de France à Niamey a appelé samedi ses ressortissants à «éviter toute sortie». Près de la grande mosquée de Niamey, la capitale nigérienne, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants. Au moins un millier de jeunes se sont rassemblés, en dépit d'une interdiction, pour protester contre la Une de «Charlie Hebdo». Plusieurs manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, dont deux 4x4 ont été incendiés. D'autres ont brûlé de vieux pneus sur la chaussée. Quelques-uns, juchés sur des motos, ont scandé «Allah Akbar» («Dieu est grand»). «On a touché à notre prophète. On aurait dû nous laisser manifester notre mécontentement, quitte à nous faire encadrer par les forces de l'ordre», a déclaré un manifestant, un caillou dans une main. Des slogans tels que «A bas la France !» «A bas les tricolores français !» ou encore «A bas Charlie Hebdo !» ont été repris. «On va tout casser. Nous protégeons notre prophète. Nous allons le défendre, même au péril de notre sang», a dit un manifestant, muni d'une grosse pierre, mais dont le visage n'était pas recouvert d'un mouchoir ou d'un masque pour lutter contre les gaz lacrymogènes, contrairement à de nombreux autres. Les violences se sont ensuite étendues à plusieurs quartiers de la ville, notamment celui de la cathédrale. Deux églises ont été incendiées. Ce rassemblement intervient au lendemain d'émeutes à Zinder, deuxième ville du Niger, qui ont fait 5 morts et 45 blessés lors de manifestations anti-«Charlie Hebdo». Le centre culturel franco-nigérien a également été incendié et trois églises saccagées dans cette agglomération proche du nord du Nigeria. Au Yémen, quelques dizaines de manifestants ont dénoncé ce samedi matin la Une de «Charlie Hebdo» devant l'ambassade de France à Sanaa, la capitale du Yémen. «Va-t-en, va-t-en l'ambassadeur !» ont-elles notamment scandé devant le bâtiment, où la sécurité avait été renforcée. Des pancartes avec écrit «Je sacrifie mon père et ma mère pour notre prophète» ou «L'armée de Mahomet s'est réveillée» étaient visibles. A Gaza, le centre culturel tagué. «Vous irez en enfer, journalistes français» et «Tout, mais pas le prophète» ont été tagués dans la nuit de vendredi à samedi sur le mur d'enceinte du centre culturel français de Gaza. Des policiers ont pris position devant le centre ce samedi. Le lieu est actuellement fermé après avoir été visé par deux explosions revendiquées par des islamistes. Au Pakistan, des avocats pakistanais sont descendus dans la rue, à Karachi, brûlant notamment une grande poupée symbolisant François Hollande, tandis que des membres de l'organisation islamiste Tanzeem-el-Islami manifestaient également. En Somalie, à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, des manifestants ont notamment brandi des affiches «Je suis musulman, j'aime mon prophète».