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Le détournement des patients des hôpitaux publics vers les cliniques privées : Absence d'une politique de santé !
Publié dans Réflexion le 21 - 05 - 2016

Conscients de la lourde responsabilité qui nous incombe, nous, hospitalo-universitaires, avons jugé que notre premier devoir est de lancer cet appel à l'ensemble du corps médical pour l'inciter à faire preuve d'une conduite exemplaire et d'une rigueur morale à la mesure de la noblesse de la profession médicale.
Les autorités concernées et les hospitalo-universitaires font un diagnostic négatif du système national de santé, de la formation médicale en Algérie et osent parler de recherche médicale... !
Car autoriser les hospitalo-universitaires à exercer dans le privé donne le même droit à tous les fonctionnaires de la santé.
Les autorités et les confrères proposent «l'arrêt de l'hémorragie des hospitalo-universitaires vers le privé» et sans pudeur souhaitent que soit «permis au secteur privé de prodiguer des soins de qualité par des spécialistes de haut niveau (en l'occurrence eux-mêmes...) qui prendront en charge les riches, cela permettra aux structures de santé publique d'être moins sollicitées et de prendre en charge les pauvres » et ce, grâce à une formule magique et « passerelles » entre les secteurs public et privé.
En fait de passerelles, ils veulent un tunnel sous la « Manche », c'est-à-dire le beurre, l'argent du beurre et la vache à lait qu'est le pauvre malade.
Nos satisfaits de téter deux mamelles à la fois puisqu'ils perçoivent une double rémunération des secteurs de la santé et de l'enseignement supérieur, ils veulent être à la fois fonctionnaires de l'Etat et exercer à titre privé...
En pratique, une bonne partie des hospitalo-universitaires exerce au noir dans le privé et il est temps pour le ministère de la Santé d'appliquer les sanctions prévues par la loi contre les contrevenants et les cabinets et autres cliniques qui les emploient dans l'illégalité totale.
Agiter l'épouvantail de la fuite des « cerveaux » relève de la désinformation, quand on sait qu'une bonne partie de ceux qui se sont installés en France avaient la nationalité française avant leur départ. Il ne s'agit donc que de rapatriés... Quant aux cures, ils galèrent... L'hémorragie des hôspitalo- universitaires n'est en fait qu'une saignée bienfaitrice dans le corps des CHU qui accusent une pléthore de médecins dans nombre de services, voire même un nombre de praticiens supérieur à celui des malades dans certains services...
Quant aux retraités, en plus de leur rente de retraite, ils s'installent dans le privé et il serait indispensable d'utiliser leurs compétences dans l'enseignement universitaire. Il est temps aussi pour les autorités de contrôler la représentativité des syndicats conformément aux articles 14, 35 et 41 de la loi 90-14 et ce, afin de ne pas permettre à des groupuscules algéro-centristes de manipuler, à des fins politiques, des syndicats censés être nationaux.
Le ministère de la Santé, qui a été atteint par le professorite » avait pris des mesures salutaires en avril 1996 en mettant fin au cumul de fonctions.
Quant au secteur privé, qui se débat dans ses propres problèmes, il ne tolérera pas l'invasion de ces nouveaux rentiers.
Si le président BOUTEFLIKA a réussi à rassembler le peuple algérien autour de son programme, c'est surtout grâce au slogan «Ensemble, construisons l'Algérie» or, nous constatons actuellement que certains décideurs veulent non seulement construire l'Algérie tout seuls, mais envers et contre tous.
En effet, au moment où tous les syndicats de praticiens demandent la tenue d'une conférence nationale sur la santé, afin de définir ensemble la conduite à tenir devant les grands maux qui rongent ce secteur. voilà que le ministère de la Santé fait dans la division en jetant en pâture la communauté hospitalo-universitaire par une proposition d'amendement de la loi du 16 février 1985 portant code de la santé publique concernant surtout, la possibilité pour les hospitalo-universitaires d'exercer à titre privé, en dehors des heures légales de travail et l'institution de police des pharmacies.
Nous ne sommes pas dupes jusqu'à ignorer que toute proposition d'amendement de la loi doit passer impérativement devant une assemblée nationale et si les autorités avaient un minimum de respect envers la communauté, elles auraient invité tous les représentants afin que chacun s'implique et éviter par là la suspicion puis l'éclatement. car on aurait pu réussir à avoir le consensus, même autour de certaines mesures qui. pour le profane, ne semblent concerner qu'une fronde précise de la communauté médicale.
A ce titre, les représentants authentiques de la communauté médicale, soucieux de l'intérêt des praticiens et d'une cohérence en matière de politique nationale de santé, réitèrent leur demande aux plus hautes instances du pays, quant à la tenue d'une conférence nationale sur la santé.
Contre une médecine à deux vitesses :
Le pouvoir public s'élève contre une médecine à deux vitesses où le riche et le pauvre ne bénéficieront pas de la même qualité de traitement.
Il s'élève tout aussi vigoureusement contre une médecine à deux collèges, les hospitalo-universitaires et les « autres », c'est-à-dire les praticiens de santé publique et les médecins du secteur libéral.
Si, dans le secteur privé, nous vivons de très graves problèmes sur le plan socio-économique, nous sommes tout aussi conscients des graves difficultés matérielles que vivent nos confrères, les médecins du secteur public, généralistes et spécialistes.
Je rejette personnellement tout intrusion des hospitalo-universitaires dans le secteur privé et nous revendiquons avec les médecins de santé publique, généralistes et spécialistes, que tous les avantages accordés aux uns soient aux autres. Nous nous élevons fermement contre tout traitement discriminatoire. Il est inadmissible que de telles injustices touchent ce corps médical qui a besoin de sa sérénité pour toujours mieux soulager la souffrance et lutter contre la maladie. L'Algérie vit de graves problèmes économiques et sociaux qui touchent tout le monde, y compris les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. On ne règle pas les problèmes d'une société en accordant des « privilèges ». Il existe des conséquences d'une mauvaise politique de santé, qui s'est pratiquée depuis de nombreuses années.
En attendant, personne ne pourra briser la solidarité du corps médical, et si les hospita¬lo-universitaires, après avoir porté deux casquettes, celle de l'enseignant et celle du médecin, veulent ajouter une troisième, celle du praticien privé, ils ne pourront plus relever la tête. Ils seront responsables de la destruction du corps médical et de l'implosion de la Fonction publique tout entière en Algérie.
*Le temps complémentaire n'existe dans aucun pays !
Le plein temps aménagé pour les chefs de service, a été créé en 1958 pour fixer les patrons de médecine qui étaient en nombre insuffisant.
C'est une activité privée à l'hôpital, privilège exclusif des patrons qui avaient ainsi le droit d'avoir 2 lits privés dans leur service hospitalier et une consultation privée une fois par semaine. Les chefs de service non cliniciens (radiologues, biologistes, anatomopathologistes, anesthésistes-réanimateurs, rééducateurs, etc.), les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens chefs de services n'ont jamais eu ce droit.
Le plein temps aménagé a été supprimé en France et séquelles du passé, ne concerne plus que quelques anciens patrons qui ont bénéficié de ce privilège et qui continuent d'en bénéficier jusqu'à leur retraite.
Le plein temps aménagé (exercice privé à l'hôpital et le temps complémentaire (exercice privé en dehors de l'hôpital) n'ont jamais été une revendication des hospitalo-universitaires dans le monde.
« On ne peut être des 2 côtés, public et privé ».
Le plein-temps aménagé avait été en vigueur en Algérie jusqu'en 1974 et avait été aboli dans le cadre des réformes de l'enseignement supérieur et de l'enseignement médical, afin de permettre le développement de soins hautement spécialisés, de la formation et de la recherche médicales. Les médecins concernés avaient été amenés à opter pour l'exercice soit dans le secteur public, soit dans le secteur privé.
L'hospitalo-universitaire n'a pas d'horaire fixe à l'hôpital !
Deux années plus tard, le code de la santé du 23 octobre 1976 scellait définitivement les régimes d'exercice, ce que confirma la loi de 1985 sur la santé en France, la création des CHU en 1958 avait mis fin aussi à ce double exercice (public et privé) pour les patrons, dont certains ne conservaient qu'une clientèle privée (selon des règles bien définies), à titre occasionnel, formule en cours d'extinction. En Algérie, la formule du plein-temps aménagé n'a pas été acceptée par les pouvoirs publics.
Comment le gouvernement algérien compte-t-il concilier des objectifs de réduction des transferts pour soins à l'étranger (nécessitant des services spécialisés de haute performance) avec cette autorisation d'exercer dans le privé après les horaires légaux de travail, alors que l'on sait pertinemment qu'un hospitalo-universitaire n'a pas d'horaire fixe, au vu de la spécialité de sa fonction (soins, formation, recherche ?).
Qui peut contrôler un patron, chef de service à l'heure actuelle ?
S'il espère ainsi réduire les démissions du CHU, c'est l'effet contraire qui sera obtenu : le vide dans les hôpitaux publics sera officiellement autorisé. Car qui peut contrôler un chef de service à l'heure actuelle? Cette décision comme «particulièrement grave et porteuse de risques de déviations dans la fonction publique et que cette expérience faite il y a 20 ans a été catastrophique, en vidant les services hospitaliers de leur activité fonctionnelle: les chefs de service travaillaient dehors alors qu'à l'intérieur des hôpitaux. Les tâches étaient laissées aux résidents et assistants. Les initiateurs du plein-temps aménagé dans d'autres pays l'ont abandonné à cause de ses perversions. Demain, les maîtres-assistants du secteur public, voire même les autres catégories de fonctionnaires, voudront légitimement s'engouffrer dans cette brèche.
Le gouvernement avec pareille décision. escompte-t¬-il négocier une paix sociale - avec une corporation qui a de sérieux problèmes socioprofessionnels qu'il faut prendre en charge - au prix de l'aggravation du marasme qui frappe les hôpitaux publics et qui va davantage mettre à mal l'accès aux soins pour des millions de citoyens ? A moins que, clientélisme oblige sur fond de populisme et autre démagogie teintée d'échéances électorales, l'on n'est décidé de tout brader.
Paradoxe des paradoxes, quelle crédibilité peut avoir un gouvernement qui autorise à une corporation de médecins d'aller exercer dans le privé, et qui oblige une autre corporation, les médecins spécialistes à exercer dans le secteur public ? Cette double décision, très contradictoire.
En termes de Fonction publique, si le projet est adopté, cela créera un précédent. et plus grave, il faut que le statut de la Fonction publique — qui interdit le cumul — soit préalablement modifié.
Il est assez paradoxal par ailleurs qu'au moment où nombre de médecins n'arrivent pas à trouver un emploi, on autorise les plus anciens à en exercer deux ! Le beurre et l'argent du beurre, et même la laitière. Le marasme qui frappe les hôpitaux publics ne peut être solutionné en cédant à un chantage inadmissible - allant à l'encontre de l'accès aux soins - de praticiens qui se sont faits une carrière et un rang social dans les CHU, même si au demeurant la question de leur salaire est réelle et nécessite d'autres « remèdes ». Il est peut-être envisagé par exemple que soient autorisées une ou deux consultations privées par semaine à l'intérieur du CHU, en définissant les modalités pratiques. Cela permettrait de consolider une unité de lien et de travail qui avait tendance à se diluer depuis quelques années. Ce dossier est trop important et engage le devenir du système de santé, pour qu'il soit traité dans des cercles restreints, défendant des intérêts occultes. Les usagers de la santé, les « bailleurs » des soins — dont la Sécurité sociale — doivent être informés et associés en toute transparence.
Les pouvoirs publics doivent saisir la gravité et les effets pervers de pareille décision. A moins qu'il faille ouvrir, à n'importe quel prix, la braderie du système de protection sociale ! (A suivre page 15)


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