Secoué par les honteuses nouvelles de maladies moyenâgeuses (peste, conjonctivite, gale?), le secteur de la santé n?aura certainement pas droit à une rentrée tout feu tout flamme. Et comme un malheur n?arrive jamais seul, les choses devront se corser davantage avec le risque de débrayages à grande échelle. Différents corps exerçant en milieu hospitalier sont concernés : les gestionnaires, les praticiens spécialistes universitaires et non universitaires et le corps paramédical. Parmi les motifs pouvant motiver la grève des hospitalo-universitaires, les rémunérations et indemnités et le statut, véritable pomme de discorde des établissements hospitaliers qui, depuis 1998, ont connu un rétrécissement douloureux. Mais en même temps, on s'arrangeait pour ne pas remplacer les enseignants partant à la retraite ou démissionnant de leur poste pour le secteur privé actuellement en plein développement. De ce fait, ces services hospitalo-universitaires situés dans des secteurs sanitaires non universitaires recevaient comme les CHU leur quota d'étudiants en médecine et de résidents en ayant un nombre d'enseignants très réduit et ne disposant, pour la plupart, d'aucune structure d'enseignement ni de moyens pédagogiques suffisants. Ajoutons à cela l?épineux problème d?une gestion somme toute cahotique. Une atmosphère de confrontation et de suspicion (parfois entretenue par l'administration) est ainsi née entre les hospitalo-universitaires et les médecins de santé publique. Si l'on ajoute la diminution drastique des budgets des hôpitaux, la perte du pouvoir d'achat de la population, la remise en cause de la médecine gratuite, le plein temps complémentaire pour les praticiens, la décision de mettre un terme aux transferts pour soins à l'étranger, la réforme hospitalière dont on ne connaît pas les contours, risque malheureusement d?être renvoyée aux calendes grecques.