Recruté comme éleveur de poules, promu veilleur de nuit, et enfin nommé responsable principal de caisse sans aucune qualification. Le tribunal correctionnel de Bir Mourad Rais a condamné avant-hier le responsable chargé de la caisse au niveau de l'agence principale de la banque nationale d'Algérie (BNA) à 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 milles Da, pour détournement de la somme de 120.000 Euros, puisés d'un compte bancaire d'une femme médecin. D'autres griefs ont été retenus contre le prévenu à savoir le faux en écritures comptables. Ce dernier a été également sommé de verser 12 millions à la banque et 200 milles da d'amende contre un retrait de plainte par la victime. La genèse de cette scabreuse affaire remonte à la date du 13 décembre 2009, où une cliente médecin de son état, et sœur d'un concessionnaire de vente de véhicules de marque « Ford » avait constaté que son compte a été débité à son insu d'un montant de 120 milles Euros. Devant cette faille de la banque, une plainte a été déposée auprès des services de sécurité qui aussitôt ont procédé à des investigations ayant abouti à pointer du doigt le responsable de la caisse, le dénommé (S.M). Ce dernier avait tenté de se disculper lors de sa présence devant la barre des faits qui lui ont été reprochés, en expliquant que les différentes opérations de retraits s'effectuaient au nom du titulaire du compte sous l'approbation du premier responsable. Le mis en cause a également avancé que la responsabilité incombe en premier lieu aux décideurs pour ce genre d'opérations de retrait notamment quant elles dépassent les 1000 Euros. Ce dernier a encore affirmé devant le tribunal qu'il était auparavant un simple éleveur de poules à Saida et Tiaret, avant qu'un autre emploi en tant que veilleur de nuit lui ait été brigué dans cette même agence bancaire de la BNA d'el Biar. Le mis en cause a ajouté qu'il ignorait totalement par quelle circonstance, il s'est trouvé dans cette même boite, en tant que caissier principal. De son coté, la victime a expliqué que le montant en question a été débité de son compte sans son aval en 2003, alors que personne n'ait été au courant du solde de son compte à l'exception de trois personnes, sa vieille mère, âgée de 85 ans, son frère et sa sœurs atteint d'une cécité totale. La victime a aussi expliqué qu'elle n'a jamais vu auparavant l'inculpé, à l'exception de la première fois devant le juge d'instruction. Quant à la défense de l'inculpé a déclaré dans sa plaidoirie que son mandat ignorait complètement en 2003 ce que signifiait une agence bancaire. Les avocats de l'inculpé ont également mis en exergue la maladie chronique de leur client dont souffrait énormément, le contraignant à d'innombrables congés de maladies. La défense a mis l'accent sur l'absentéisme forcé, qui a contraint leur client à être remplacé par un stagiaire qui a pris entre temps connaissance de beaucoup de secret bancaire sous ordre du directeur de banque. L'attention de la défense a été attirée par l'absence au procès de la partie civile et de ses responsables. La défense a demandé en conclusion un non lieu de leur client du fait que les différentes investigations entrepris par les domaines, et l'agence foncière, ont prouver que l'inculpé n'était en possession d'aucun bien foncier.