Le 9 novembre, Donald Trump a remporté suffisamment de grands électeurs pour être élu au poste de président des Etats-Unis, le 19 décembre prochain. L'homme d'affaires, âgé de 70 ans, sera le 45ème à accéder à cette fonction. Le candidat républicain a créé la surprise, lui qui n'avait jamais été élu auparavant. D'autant que sa concurrente, Hillary Clinton, était donnée gagnante. Qui est l'homme à la chevelure blonde ayant défié tous les sondages ? Quatrième enfant d'un promoteur immobilier new-yorkais, Donald Trump a d'abord été envoyé dans une école militaire pour calmer son tempérament volcanique. Diplômé de la prestigieuse école de commerce de Wharthon, il a par la suite fait carrière dans l'immobilier. Figure du businessman libéral par excellence, il est ensuite devenu une star médiatique grâce à une émission de télé réalité, The Apprentice, dans laquelle il faisait passer des entretiens d'embauche musclés à des candidats souhaitant intégrer son entreprise. Une candidature moquée Donald Trump a mené une campagne de 511 jours. Sa folle ascension politique commence le 16 juin 2015. Installé dans Trump Tower de New York, symbole de son opulence, il tient une conférence de presse pour déclarer sa candidature à la primaire du parti républicain. L'annonce fait presque sourire et survient à contre temps par rapport aux autres candidats comme Ted Cruz, Marco Rubio et Ben Carson, qui sont déjà entrés en campagne depuis quelques mois. Durant cette conférence de presse, Donald Trump donne le ton et choque avec cette phrase : "Lorsque le Mexique envoie ses gens, ils n'envoient pas leurs meilleurs éléments (...) Ils apportent de la drogue, ils apportent de la délinquance, ce sont des violeurs". Sans expérience politique, Donald Trump trouve sa voie. Le 14 juillet, un premier sondage le place en tête des primaires. La vague populiste, selon ses détracteurs, est lancée et sème la pagaille au sein du camp républicain, qui ne veut pas vraiment de lui, que ce soit ses concurrents à la primaire, et même le clan Bush, qui ne lui a pas donné son vote. Début mai, tous ses opposants se retirent de la course. Il se retrouve donc seul et se fait officiellement investir en juillet 2016. Donald Trump mène ensuite une campagne agressive, ponctuée par de nombreuses déclarations choc, notamment envers les minorités ethniques et les femmes. Son mot d'ordre : "Make America great again", "Rendons sa grandeur à l'Amérique". Un milliardaire décomplexé Donald Trump a dépensé au moins 56 millions de dollars pour sa campagne. L'homme est richissime et s'en sert comme argument, assurant qu'il peut faire prospérer les Etats-Unis comme son entreprise. Il affirme détenir plus de 10 milliards de dollars et possède un Boeing 757 privé. Celui qui se présente comme un self-made man - il dit détester les "losers", les "perdants" - a commencé sa vie active avec un "petit prêt" de son père d'un million de dollars. Il rejoint sa société en 1968 et fait fortune en faisant construire des gratte-ciel dans de grandes villes, dont certains à son nom. Il investit aussi dans les médias, est animateur de télé-réalité, et copropriétaire de Miss Univers et Miss USA. Donald Trump a refusé de publier ses feuilles d'impôt - pourtant une tradition pour les candidats à la Maison Blanche - et reconnu à demi-mot qu'il n'avait pas payé d'impôts fédéraux pendant des années, après avoir déclaré des pertes colossales de 916 millions de dollars en 1995. "Cela fait de moi quelqu'un d'intelligent", a-t-il déclaré. Menant une vie de luxe, Donald Trump est marié à Melania, mannequin de 46 ans qui élève leur fils Barron, de 2 ans. Née en Slovénie, elle défend son mari coûte que coûte, y compris contre les accusations d'agressions sexuelles qui le visent et marquent la fin de la campagne. Il a d'autres enfants adultes, nés d'un précédent mariage, Ivanka, Donald Jr, Eric, Tiffany, qui se sont tous engagés à ses côtés. Un candidat stigmatisant Lors de son discours post-victoire, Donald Trump a promis qu'il serait "le président de tous les Américains". Il a pourtant rythmé sa campagne de déclarations controversées et stigmatisantes. Sur les femmes, d'abord. Le 7 octobre 2016, une vidéo du candidat tenant des propos obscènes, et datant de quelques années, se gausse : "Quand on est une star, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu'on veut." Un pouvoir qui inclut la possibilité d'"attraper" les femmes, dit-il en employant un terme beaucoup plus cru, et évoquant un comportement proche du harcèlement sexuel. Son épouse évoque des "discussions de vestiaire", et l'intéressé assure que "personne ne respecte les femmes plus que lui". Par la suite, les accusations d'agression sexuelle à son encontre se multiplient. Il les nie en bloc, disant à propos d'une femme en particulier : "Elle n'aurait pas été mon premier choix". De manière plus surprenante, Donald Trump s'en prend aussi à l'armée. À l'été 2015, il stipule que John McCain, ancien candidat républicain à la Maison Blanche, ne peut pas être considéré comme un héros de guerre car il avait été capturé et torturé pendant 5 ans et demi à Hanoï. Un an plus tard, il s'en prend à la mémoire du soldat Humayun Khan. Né de parents pakistanais, il a combattu en Irak en tant que capitaine, où il est mort au cours d'une attaque-suicide en 2004. Ses parents sont apparus à la grande convention démocrate de juillet 2016, et le père a pris la parole pour s'opposer à Donald Trump, aux propos très durs contre les musulmans. Ce dernier a répliqué, à la télévision : "Sa femme était juste là. Elle n'avait rien à dire. Peut-être même qu'elle n'était pas autorisée à parler. À vous de me le dire". La vindicte de Donald Trump envers les musulmans a commencé le 7 décembre 2015, après la fusillade de San Bernardino, perpétrée par un couple "partisan" de Daesh. Le candidat appelle alors "à l'arrêt total et complet de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, jusqu'à ce que les représentants de notre pays soient capables de comprendre ce qui se passe". Les condamnations mondiales pleuvent, mais la majorité des républicains applaudissent. Donald Trump s'en est aussi violemment pris au Mexique : "Quand le Mexique nous envoie ses gens, ils n'envoient pas les meilleurs éléments. Ils envoient ceux qui posent problème. Ils apportent avec eux la drogue. Ils apportent le crime. Ce sont des violeurs", déclare-t-il le 16 juin 2015. Pour lutter contre l'immigration illégale, il veut construire un mur à la frontière, qui serait payé par le Mexique. Melania, la nouvelle First Lady C'est officiel : Melania Trump va devenir la première femme d'origine étrangère d'un président américain depuis près de deux siècles. Avant elle, c'est Louisa Adams (née en Angleterre), femme du président John Quincy Adams (1825-1829), qui avait accédé à la Maison Blanche. L'épouse de Donald Trump, âgée de 46 ans, sera la nouvelle First Lady à compter de janvier prochain, succédant à l'élégante Michelle Obama. Carrière de mannequin et rencontre avec Trump Née en Slovénie en 1970, Melania Trump (née Knauss) a débuté sa carrière de mannequin à l'âge de 16 ans. Après avoir signé avec une grande agence à Milan, elle s'est envolée vers les Etats-Unis, décrochant ses premières grosses collaborations. Elle pose notamment pour les couvertures des magazines InStyle, Allure, Vanity Fair et GQ. Le 31 juillet dernier, des photos d'elle nue publiées par le New York Post et capturées aux Etats-Unis en 1995 pour le magazine masculin Max, ont d'ailleurs suscité des questions sur son statut légal de l'époque, l'ex-top ayant toujours affirmé y être arrivé en 1996. Elle avait obtenu une carte de résidente permanente en 2001 avant d'obtenir la nationalité américaine cinq ans plus tard, grâce à son mariage. En 1999, elle rencontre l'homme d'affaires américain, de vingt-quatre ans son aîné, lors d'un défilé de mode organisé en marge de la Fashion Week, à New York. Après avoir été courtisée quelque temps par le milliardaire, Melania Knauss cède à ses avances. À ses côtés, elle découvre les coulisses des médias et des mondanités, apparaît dans ses émissions de télé-réalité à succès tel que The Apprentice. Le couple se fiance en 2004 et se marie l'année suivante à Palm Beach, en Floride. Ironie de l'histoire, Hillary et Bill Clinton, alors amis avec le couple Trump, avaient assisté au mariage. Ensemble, ils ont eu un fils, Barron William (10 ans), l'unique enfant de Melania mais le cinquième pour Donald Trump, qui a déjà été marié deux fois précédemment. Fin juillet, elle avait annoncé la fermeture de son site internet officiel après avoir reconnu qu'il contenait des inexactitudes. "Le site en question, créé en 2012, a été fermé car il ne reflète pas de manière adéquate mes affaires et intérêts professionnels actuels", avait-elle écrit sur Twitter, sans toutefois apporter plus de précisions. Cette décision faisait suite aux remarques de CNN, qui avait souligné une ligne mensongère dans son CV publié sur son site. Dans la section "biographie", Melania avait en effet indiqué avoir reçu un diplôme "en design et en architecture" en Slovénie. En réalité, l'épouse de Donald Trump avait abandonné la fac après seulement une année d'études, afin de se consacrer pleinement au mannequinat, comme l'avaient révélé plusieurs médias après enquête. Une énième faute dans un grand océan de bourdes... Les quatre prochaines années promettent d'être tout aussi étranges en termes de révélations.