Le deuxième débat des primaires chez les Républicaines aura lieu aujourd'hui sur la chaîne CNN. Onze candidats sont dans les starting-blocks. Parmi eux, deux hommes qui n'ont jamais été élus, Donald Trump, 69 ans, et Ben Carson, 63 ans. Ils sont portés par une vague de rejet des politiques « traditionnels ». Le premier a fait fortune dans l'immobilier de New York à Istanbul, et a animé jusqu'à cette année une grande émission de télévision, « The Apprentice », où Arnold Schwarzenegger vient de le remplacer. Son discours sur la classe politique, accusée d'être corrompue et d'avoir coulé l'Amérique, convainc près d'un Républicain sur trois. Ben Carson, l'ancien chef du service de neurochirurgie pédiatrique de l'hôpital Johns-Hopkins à Baltimore, est devenu célèbre depuis qu'il a participé à une opération pionnière de séparation de deux jumeaux attachés par la tête, en 1987. En 2013, ce républicain noir s'est offert une nouvelle notoriété. Il a commencé à critiquer violemment Barack Obama et sa réforme du système de santé, qu'il a un temps comparée à l'esclavage. A eux deux, ils rassemblent près de la moitié des républicains. Les Américains « cherchent un outsider, c'est évident », affirme Donald Trump qui sera entouré, ce soir au centre de la scène du débat télévisé, des 10 autres candidats qualifiés, dont Ben Carson et le troisième des sondages, Jeb Bush, 62 ans, le gouverneur de la Floride de 1999 à 2007. Selon ce toubib, la « majorité silencieuse » est de retour, mais « elle sera bruyante, agressive » car « elle veut gagner ». Fait peu anodin aux USA, il est le seul candidat à financer sa candidature avec sa propre fortune, estimée par Forbes à quatre milliards de dollars. Sans le nommer, Barack Obama s'est attaqué, lundi dans un discours devant des étudiants de l'école secondaire North High School, dans la ville de Des Moines, en Iowa, au magnat de l'immobilier qui a multiplié les déclarations tonitruantes sur l'immigration et réussi à imposer ce sujet comme l'un des thèmes majeurs de campagne dans le camp républicain. « Tout ce sentiment anti-immigrants qui est présent dans le débat politique en ce moment est contraire à ce que nous sommes », a déclaré le président des Etats-Unis. « Car à moins que vous ne soyez ‘‘Native American'', votre famille est venue d'ailleurs. » « Des tas de gens sont venus de toute l'Europe, de toute l'Asie, de toute l'Amérique centrale ou d'Afrique », dit-il. « Quand j'entends certains parler comme si ces enfants étaient différents de mes enfants, qu'ils étaient d'une certaine manière moins dignes de notre respect et de notre attention, je pense que ce n'est pas américain », estime Obama qui a fait, malgré l'opposition du Congrès, dominé par les républicains, de la réforme du système d'immigration une de ses principales promesses de campagne dès 2008. « Quand le Mexique nous envoie ses gens, ils n'envoient pas les meilleurs éléments.Ils envoient ceux qui posent problèmes. Ils apportent avec eux la drogue. Ils apportent le crime. Ce sont des violeurs », a affirmé, lors du lancement de sa campagne en juin, le candidat républicain qui a proposé de revenir sur le droit du sol, pierre angulaire du droit américain, qui garantit la citoyenneté aux enfants nés sur le sol des Etats-Unis.