Le profil du tueur de la mosquée de Québec se dessine. Alexandre Bissonnette, âgé de 27 ans, serait un homme aux idées d'extrême-droite qui serait entré en guerre contre l'immigration. Dimanche soir, Alexandre Bissonnette est entré armé dans la mosquée de Québec, au Canada. Sans reculer, visiblement poussé par la haine et la colère, le garçon de 27 ans a abattu froidement six fidèles qui priaient et en a blessé huit autres. Il a d'abord pris la fuite avant de finalement se rendre au Groupe d'intervention tactique dépêché devant le Centre culturel islamique où a eu lieu le massacre. Arrêté avec un autre homme, Mohammed Belkhadir, d'origine marocaine, il a été dans un premier temps décrit comme un terroriste islamiste, la rumeur voulant même qu'il ait prononcé les mots «Allah Akbar». Mais rapidement, il a été prouvé que le second suspect n'avait rien à voir avec la tuerie. Pire, selon «La Presse», Mohammed Belkhadir était visiblement en train de porter assistance aux victimes lorsqu'il a été interpellé. La Sûreté du Québec a confirmé que l'homme n'était désormais plus qu'un simple témoin contrairement à Alexandre Bissonnette, qui est passé de statut de terroriste islamiste présumé à terroriste nationaliste présumé. En effet, le profil de cet étudiant en sciences politiques à l'Université de Laval penche de plus en plus vers le militant d'extrême droite. Selon un proche, Eric Debroise, cité par «Le Journal de Montréal», Alexandre Bissonnette était «très à droite et ultra nationaliste suprématiste blanc». Sa présence sur Internet semble accréditer ses dires. François Deschamps, gestionnaire de la page du groupe «Bienvenue aux réfugiés Ville de Québec», a raconté comment le tireur s'était fait une réputation de «troll» sur Facebook. Il passait notamment son temps à poster des commentaires contre l'immigration et les féministes. «C'était toujours sur la limite. (...) Il parlait beaucoup d'invasion. Il disait qu'ici, ça allait finir comme en Europe et être le chaos. (...) C'était ultra conservateur», a-t-il indiqué au «Journal de Montréal». UN FAN DE MARINE LE PEN ET DE DONALD TRUMP Avant d'être supprimée, sa page Facebook affichait entre autre des liens vers la page de Marine Le Pen ou encore vers celle de Donald Trump. «Il aimait beaucoup Trump et il avait un mécontentement permanent contre la gauche», a commenté Eric Debroise. "Il s'agit d'un geste dégueulasse" Les proches d'Alexandre Bissonnette ne comprennent pas comment il a pu commettre un tel acte. «Il s'agit d'un geste dégueulasse et incompréhensible. Moi, je crois qu'il a été influencé. Il n'a pas fait ça lui-même», a réagi, toujours dans le «Journal de Montréal» Alain Marcoux, membre de sa famille. Toutefois, selon Eric Debroise, l'attitude du tueur présumé ces dernières semaines aurait considérablement changé. Il aurait arrêté de répondre au téléphone, se serait renfermé sur lui-même, et aurait particulièrement mal vécu les messages lancés à l'encontre de Donald Trump dans le monde. «Il était fâché du fait que les médias qu'il jugeait à gauche ne disaient rien contre Castro, mais étaient très vocaux contre Trump», a-t-il indiqué. Alexandre Bissonnette aurait cependant toujours été très introverti. Il ne parlait qu'à son frère jumeau et aurait, dans sa jeunesse, été victimisé à l'école. «Tout ce que je me rappelle, c'est que c'était incroyable à quel point il se faisait intimider. C'était un des gars les plus intimidés de toute l'école, lui et son frère jumeau», a raconté une ancienne camarade d'école à «La Presse». «Comme il était toujours à part, il attirait les railleries. Il répondait avec des insultes, et les confrontations semblaient l'amuser. Il traitait les filles de ‘'putes'', par exemple», s'est souvenue une autre camarade. Et un autre ancien élève de se rappeler : «Ce que je retiens surtout de lui, c'est son arrogance». Mais d'après un autre proche cité par «La Presse», «c'était un gars tranquille, pas du tout violent. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse faire quelque chose comme ça». Selon plusieurs voisins, Alexandre Bissonnette, passionné de chasse et d'échecs, n'aurait d'ailleurs jamais tenu officiellement en public de propos haineux et radicaux. Tous ont souligné la discrétion de cette famille dont les parents semblaient très aimants envers leurs enfants. Vêtu d'une combinaison blanche, le jeune homme est sorti menotté d'une voiture de police avant d'être présenté à un juge lundi soir. «Le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a porté 11 chefs d'accusation à l'encontre d'Alexandre Bissonnette», a déclaré Jean-Pascal Boucher, porte-parole du DPCP.