Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a démis dimanche, M. Messaoud Benagoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l'Artisanat, indique un communiqué de la présidence de la République. "Conformément aux dispositions de l'article 93 de la Constitution et sur proposition de M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre, son excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a démis ce jour, M. Messaoud Benagoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l'Artisanat", précise le communiqué. M. Benagoun est membre du bureau national du Mouvement populaire algérien (MPA). Il était tête de liste du MPA dans la wilaya de Batna lors des dernières élections législatives sans être élu. A 35 ans, cet ancien militant du Front El-Moustakbel, Abdelaziz Belaid, avec lequel Messaoud Benagoun est lié par des liens de parenté, et actuellement membre du MPA d'Amara Benyounès, a failli devenir le ministre le plus jeune du gouvernement. Messaoud Benagoun a été condamné à quatre reprises dont une fois à six ans de prison, selon une source bien informée. Ce sont les services chargés des enquêtes d'habilitation qui ont informé le Président sur le dossier judiciaire de M. Benagoun, précise la source, qui affirme que le ministre a été proposé par Amara Benyounes, président du MPA. Selon des informations recueillies, Messaoud Benagoun, né en 1982, n'a même pas réussi à obtenir son diplôme en droit qu'après 11 ans de rattrapage. La Présidence de la République a décidé donc de rectifier le tir en procédant à son limogeage pour éviter que la situation ne dégénère. A la faculté de droit de Ben Aknoun, où il était inscrit en tant qu'étudiant de 2001 jusqu'à 2015, et à la cité universitaire Taleb Abderrahmane, Messaoud Benagoun est connu pour avoir été un étudiant nonchalant qui collectionne les contre-performances et ses compétences intellectuelles laissent à désirer. La désignation de Messaoud Benagoun comme ministre a suscité l'étonnement y compris dans son propre entourage. Selon Ennahar, la présidence de la République lui aurait aussi reproché son implication dans l'affrontement entre Benflis et les redresseurs du FLN en 2003 et 2004 ainsi que son «comportement menaçant au sein de la cité universitaire de jeunes filles de Dely Ibrahim». Sur les réseaux sociaux, le désormais ex-ministre du Tourisme suscitait une vive polémique notamment suite à la diffusion des images et captures d'écran de son profil Facebook. Les publications de « cet ancien ministre » laissent transparaître une personnalité puérile. Les contenus partagés et les centres d'intérêts de Messaoud Benagoun manquent cruellement de maturité. Il est à signaler que dès son installation à la tête du département du Tourisme, M. Benagoun a ouvert les portes du ministère à des cadres de son parti MPA et a pris des décisions qui ont poussé le secrétaire général du ministère à déposer sa démission en compagnie de plusieurs cadres de ce département.