L'entrée du Palais du gouvernement Seuls 14 ministres sur un total de 29 ont une couleur politique. Le FLN et le RND ont perdu du terrain face aux technocrates, notamment les énarques issus des collectivités locales, qui sont présents en force dans le gouvernement Tebboune... Les partis politiques déchantent! Alors que dans les coulisses on évoquait un retour vers le fameux gouvernement majoritairement politique issu d'une coalition gouvernementale, le chef de l'Etat a pris tout le monde à contre-pied en gardant la sauce... technocrate! En effet, même si le nombre de ces partis a augmenté dans le nouvel exécutif, quatre (FLN, RND, MPA, TAJ) contre deux précédemment (FLN, RND), le nombre de ministre affiliés à un parti politique a grandement diminué! Ils étaient 23 dans le dernier gouvernement Sellal, considéré déjà à l'époque comme technocrate, ils ne sont plus que 14. Sur la forme, le FLN est le plus grand perdant de cette nouvelle équation gouvernementale à savoir la moitié de sa représentativité. Ils étaient 16 «Flnistes» ils ne sont désormais que huit, à savoir le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, la ministre de la Poste, des Technologies et du Numérique, Houda Imane Feraoun, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Ghania Eddalia, le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, le ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua. Le RND lui ne perd que trois ministères mais ne se retrouve qu'avec trois départements dans son escarcelle. Pis encore, contrairement au vieux parti qui rafle la majorité des ministères régaliens, le RND n'a plus aucun poste de souveraineté, avec la perte de l'Industrie et des Mines, du Commerce et la non-reconduction du grade de ministre d'Etat pour le directeur de cabinet de la présidence de la République Ahmed Ouyahia. Ainsi, on trouve la patte du RND au niveau du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, qui reste chez Mohamed Mebarki, tout comme celui des Moudjahidine, qui reste sous les ordres de Tayeb Zitouni, de la Culture avec Azzedine Mihoubi et bien entendu l'inamovible et ministre secrétaire général du gouvernement, Ahmed Noui. Le MPA et le TAJ eux font leur retour dans le gouvernement, en leur distribuant un poste chacun. Le ministère du Tourisme et de l'Artisanat pour le parti de Amara Benyounès et le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables pour celui de Amar Ghoul. Cependant, la fête n'est pas totale pour ces deux nouveaux partis puisque contrairement à ce que leurs chefs «espéraient» le président Bouteflika n'a pas voulu de leur retour au gouvernement, se contentant d'offrir un poste à l'un de leurs militants, à savoir le jeune Messaoud Benagoun (32 ans- MPA) et la journaliste de l'Entv Fatma Zohra Zerouati (TAJ). Les «vrais» partis d'obédience islamiste sont pour leut part «out», même si le MSP avait lui même refusé d'intégrer le gouvernement, mais on s'attendait a voir un «suppléant» islamiste... Le FLN et le RND ont donc perdu du terrain face aux «technocrates», notamment les énarques issus des collectivités locales, qui sont présents en force dans le gouvernement Tebboune...Cette «formule» étrangère jusque-là à nos moeurs politiques a été instaurée avec l'arrivée de Abdelmalek Sellal au Premier ministère le 3 septembre 2012, où il ajouta une couche à chacun des remaniements successifs que ses gouvernements subiront. Sellal est lui-même un «technocrate», énarque issu des collectivités locales avant de se «rallier» au FLN, tout comme son successeur Abdelmadjid Tebboune. Cette nouvelle donne politique qu'a concoctée le chef de l'Etat au lendemain des législatives laisse planer des interrogations? Certains se demandent si ce n'est pas dû au fait que le MSP n'ait pas voulu intégrer le gouvernement? Ou tout simplement une «gifle» du chef de l'Etat aux partis politiques qui n'ont pas réussi à mobiliser les électeurs le 4 mai dernier? Wait and see... Liste complète du gouvernement Tebboune Abdelmadjid Tebboune: Premier ministre Ahmed Gaïd Salah: Vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP Abdelkader Messahel: Ministre des Affaires étrangères Nour-Eddine Bedoui: Ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire Tayeb Louh: Ministre de la Justice, garde des Sceaux Abderrahmane Raouia: Ministre des Finances Mustapha Guitouni: Ministre de l'Energie Tayeb Zitouni: Ministre des Moudjahidine Mohamed Aissa: Ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Nouria Benghabrit: Ministre de l'Education nationale Tahar Hadjar: Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Mohamed Mebarki: Ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels Azzedine Mihoubi: Ministre de la Culture Houda Imane Feraoun: Ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique El Hadi Ould Ali: Ministre de la Jeunesse et des Sports Ghania Eddalia: Ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine Mahdjoub Bedda: Ministre de l'Industrie et des Mines Abdelkader Bouazgui: Ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche Youcef Chorfa: Ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Ahmed Saci: Ministre du Commerce Djamel Kaouane: Ministre de la Communication Abdelghani Zaalane: Ministre des Travaux publics et des Transports Hocine Necib: Ministre des Ressources en eau Messaoud Benagoun: Ministre du Tourisme et de l'Artisanat Professeur Mokhtar Hazbellaoui: Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Mourad Zemali: Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Tahar Khaoua: Ministre des Relations avec le Parlement Fatma Zohra Zerouati: Ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables Par ailleurs, et conformément à l'article 92 aliéna 6 de la Constitution, M. le président de la République a également nommé, ce jour, M.Ahmed Noui, ministre, Secrétaire général du Gouvernement.