Du fort militaire construit en 1885 par le deuxième régiment militaire de l'armée française, la ville de Telagh a su se développer harmonieusement au fil du temps et fini par devenir un pôle agro-alimentaire, de par son important marché pour les productions agricoles, d'élevage et de sylviculture et sa zone industrielle d'une superficie de 40 hectares, comprenant une cinquantaine d'unités industrielles activant dans l'agroalimentaire, le conditionnement et les équipements hydrauliques. En 1858, le 2e régiment a reçu par autorisation du ministre français de la guerre une étendue de 1456 hectares de terres dénommées « Tel Agha » qui signifie les terres de l'Agha. Le génie militaire construit immédiatement tous les bâtiments nécessaires destinés à recevoir cette colonne et à assurer l'administration des terres et la surveillance de la route conduisant à Dhaya (anciennement Bossuet), où se trouvait le bureau arabe. La zone était habitée par la tribu d'Ouled mouffok, El Bouazid, Ouled Sidi Bouchakour .De 1858 à 1879, seuls quelques commerçants et débiteurs de boissons viennent s'établir. Vers le début 1880, les premiers colons commencent à peupler Telagh. Les terrains autour du cantonnement n'étaient pas défrichés, seules quelques clairières étaient ensemencées et de petits jardins mis en état par les militaires. En 1889, la commune mixte est créée. Joachim Ximeres et deux adjoints sont à la tête de l'administration et s'installent dans les bâtiments laissés vacants par les militaires. En mai 1904, le centre de Telagh est détaché de la commune mixte et érigé en commune de plein exercice avec une superficie de 13 981 hectares. Son premier maire fut Norbert Henri. Depuis, Telagh a pris une importance toujours grandissante et l'urbanisation se met en place, grâce à une impulsion donnée par son maire Cambon Etienne élu en 1919. La superficie passe alors de 13981 hectares à 17 056 hectares. Les services du génie militaire et des entrepreneurs privés réalisent dès lors différents ouvrages : l'école communale (1903), la mairie en 1935, la cave coopérative, des docks silos pouvant emmagasiner de 35 à 45000 quintaux de céréales, hôtel des postes en 1951, le stade municipal en 1952, hôtel des finances, des HLM, l'entourage des places publiques et cimetières, l'aménagement des nombreux quartiers. Parallèlement à ces réalisations, des travaux de canalisations furent entrepris pour alimenter le village en eau potable. Quelques bornes fontaines furent placées en quelques endroits du village, ainsi que des réverbères (lanternes) pour l'éclairage des rues, qui se faisait à l'époque à l'acétylène (hydrocarbure non saturé). Les rues furent nivelées et bordées de trottoirs. Le nouveau département d'Oran fut créé par décret du 20 mai 1957 et comprenait cinq arrondissements : Oran, Ain Témouchent, Perrégaux, Sidi-Bel-Abbès et Telagh ; ce dernier comprenant 16 localités. Durant la Guerre d'Algérie, le 18 novembre 1960 le maire européen du Telagh est arrêté et accusé d'apporter de l'aide matérielle au FLN. Le baron Quievreux de Quiverain, qui est l'un des derniers maires français en Algérie, est assassiné par l'OAS à la gare d'Oran au cours d'un transfert le 25 février 1962. Son premier adjoint, le conseiller général Seba Abdelkader, prend sa succession le 19 novembre 1960 et devient ainsi le premier maire d'origine arabe du Telagh. Enfin, le 15 mai 1962, à la sortie de Sidi-Bel-Abbès, le sous-préfet de Telagh et trois autres personnes sont assassinés par cette sinistre organisation.