Comment peut-on se frayer un chemin dans la vie, accéder à un poste de travail digne de ses qualités et de ses compétence, à un crédit bancaire ou encore à un logement sans que l'on puisse avoir recours à une connaissance pour être pistonné ? Personne n'a de réponse pour l'instant si ce n'est quasiment impossible. La raison pour bon nombre de nos compatriotes est simple : ils pensent qu'un jeune algérien sans piston et dont les parents sont pauvres, ne vaut pratiquement rien, ne peut rien faire, il doit juste se taire et souffrir en silence. Il doit accepter de voir les autres (pistonnés), jouir de la rente, se pavaner avec des voitures de luxe et les poches pleine à craquer, sans bouger le petit doigt, car ils appartiennent à cette classe de pistonnés dont le papa, le tonton ou encore la Tata est très bien placé pour les « placer » eux, avec des salaires conséquents, ce sont de « grands diseux et de petits faiseux » comme le dit un proverbe Normand. Ceux-là arrivent aisément à se faire une place au soleil et même sous la pluie, ce sont les protégés du système, du parapluie et du parasol. Ils sont imperméables, contrairement à notre jeune intellectuel mais pauvre, intelligent mais amoindri, perspicace mais freiné, courageux mais menacé, volontaire mais bloqué, par le favoritisme et le piston au recrutement, au logement et à toutes les choses dont tout un chacun pourrait prétendre dans un pays libre et indépendant. Son impuissance devant le fait accompli le pousse parfois aux extrêmes, le pousse à commettre des actes irréparables. Mais comme disait mon vieux père, Dieu est juste, l'intelligence et le savoir sont donnés sans favoritisme. Dieu fait la part des choses que l'homme sur terre, aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, renie cette loi divine et va malheureusement à l'encontre de ses fondements même. Pourquoi y a-t-il tant de logements sociaux vacants en Algérie, inoccupés et ce depuis des années. Pour certains et comme pour éviter certaines tracasseries d'ordre administratif, les louent à d'autres à des sommes faramineuses au détriment du trésor public et de ce minable contribuable qui attend son logement depuis belle lurette, son dossier est renvoyé aux calendes grecques. Ces manières de faire sont opérées au su et au vu de tout le monde sans qu'il y ait un seul service public, susceptible de mettre le holà sur ces opérations de détournement des biens de l'Etat. Combien sont-ils ces postes de travail à pourvoir tant au niveau des entreprises économiques qu'au niveau des administrations publiques, des centaines, des milliers? Personne n'en sait. Ils sont mis à la disposition de qui et de quelle manière ? Un paradoxe, l'Etat met tous les moyens en œuvre pour éradiquer le chômage, mais celui-ci augmente toujours. Le chômage en Algérie est composé dans sa quasi-majorité de jeunes diplômés de l'université, des instituts et centres de formations, leur dénominateur commun, c'est qu'ils sont tous issus de familles pauvres et démunies et ne peuvent par conséquent être pistonnés. Pour souder le lien fraternel entre algériens, les pouvoirs publics sont tenus de traiter tous les enfants de ce pays sur le même pied d'égalité.