Après que des mises en demeure aient été adressées par la Direction des services agricoles de la wilaya de Mostaganem à 20 investisseurs agricoles, selon les modalités légales et réglementaires, on se demande quand commenceront les travaux de réalisation du projet de production laitière. Signalons que cinquante-deux (52) investisseurs ont bénéficié de terres agricoles, dans le cadre du projet «bassin laitier des Bordjia». Initialement, le projet annoncé en grande pompe promettait plus de 10 000 vaches de race américaine qui devaient être importées pour produire l'équivalent de 33 litres de lait par jour et par vache. Les promoteurs du projet disaient que comparativement aux vaches de race américaine, les vaches locales produisent entre 14 et 15 litres par jour, c'est-à-dire elles sont moins productives que ses semblables américaines. Dans ce contexte, un bureau d'étude, relevant du ministère de l'agriculture avait été chargé de faire l'étude de viabilisation de la zone d'activités de Bordjia qui englobe des parcelles de Bordjia, Kouara et Haciane. Il est à rappeler que l'ex-ministre de l'agriculture, lors de sa visite à Mostaganem, avait visité la zone de Bordjia pour lancer officiellement ce méga projet. Lors de la présentation, le ministre avait abordé la question de la rationalisation des projets et de leur encadrement. Pour lui, produire le lait sans la culture des fourrages est une mission impossible. Cultiver et valoriser les fourrages de l'exploitation pour produire du lait semble être raisonnable. Au passage, il avait exhorté le DSA à faire le suivi des projets pour mieux les encadrer et les accompagner. Le premier responsable du secteur, vraisemblablement séduit par l'immensité du projet, avait affiché sa pleine satisfaction. Après la distribution des décisions d'exploitation aux bénéficiaires, le wali, à son tour, avait incité les investisseurs à entreprendre leurs activités tout en proposant son soutien et celui de l'administration avec des facilitations à tous les niveaux. En effet, l'ex-wali fut informé qu'habituellement l'investisseur est tenu de contribuer de près de 7 milliards de centimes pour pouvoir prendre possession de l'assiette foncière. M. Temmar a jugé cette somme demandée un peu exagérée et qu'elle ferait fuir les investisseurs ‘'sérieux'', désireux d'investir à Mostaganem. Il avait demandé, à cet effet, de faire en sorte de la diminuer, notamment pour cette région qui, a-t-il dit, verra le passage de la prochaine ligne ferroviaire qui reliera Mostaganem à Oran via Hassi Mefsoukh et aussi le port de Mostaganem, ce qui offrira une opportunité pour les investisseurs pour écouler leurs marchandises en utilisant les wagons du train. Par ailleurs, des fellahs de la région auraient informé le wali que la terre de la zone d'activités de Bordjia est fertile, ce qui a poussé ce dernier à prévoir une sortie pour s'enquérir de visu de l'exactitude de l'information, car aucun investissement ne sera toléré sur une terre ‘'agricole'' fertile, avait-il affirmé. Avant d'ajouter ; ‘'s'il y a possibilité de contourner les terres agricoles, on le fera''. Il est à noter que la zone d'activités de Bordjia, relevant de la commune d'El Haciane, s'étend sur une superficie de près de 1700 hectares et va accueillir un projet américain de ferme laitière d'une superficie de 300 hectares avec une capacité de 4000 vaches. Le bassin de la production laitière avoisinera les 22 millions de litres de lait cru, soit 60 % de la production laitière de la région, qui sera utilisée dans la production du fromage. C'est en ce sens qu'une usine de production de fromage de renommée mondiale avait prévu, nous dit-on, de s'installer dans la zone de Bordjia.