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‘'El Harga'' un visa pour la mort
Publié dans Réflexion le 12 - 10 - 2018

A l'instar des autres pays, le mythe du harrag continue de se répandre en Algérie comme un phénomène de mode. Infortunés de la dernière chance, appelés ‘'Harraga'' à la recherche de leur paradis d'Eden, que presqu'une même histoire rassemble, bravent la mort dans la traversée de la grande bleue. Toujours, par des nuits sans lune, dans un calme trompeur, sans documents, sans passeports, ni visas, ni formalités non plus, ces candidats au suicide s'embarquent à la bonne heure la chance dans des ‘'bateaux'' de fortune pour rallier d'autres espaces où il n'y a que du vent et du ‘'heuf''. ‘'Ça passe ou ça casse'', c'est l'unique devise de ces inconscients qui peuvent constituer dans certains cas, un véritable business pour des filières organisées du trafic humain où des patrons véreux versent dans le travail au noir et autres activités probablement illicites, mais assez lucratives. Abandonnant tout, pères, mères, frères, sœurs, femmes, enfants et amis, ces misérables du dernier siècle moderne se lancent à l'aveuglette dans une aventure plutôt incertaine. Ils semblent décider à aller jusqu'au bout et rien ni personne ne peut les stopper, même les chansons, "Bledi ya Bledi", "Naazak ya bledi ma tkhalinich'' de Baâziz , ni celle ‘' ya rayah ouin tsafer taaïa oue toueli'' de Dahmane El Harrachi ne leur font pas changer d'avis.
De toutes les races, victimes de leur malheur, de leur misère ou de leur'' soi même'', ils sont sacrifiés par les vulgaires, tristes et sinistres passeurs sanguinaires et véreux à la mer déchainée, qui engloutit certains parmi eux dans les profonds abimes obscurs pour servir de festin aux gros poissons prédateurs. D'autres, plus chanceux, rescapés de l'holocauste marin font la chronique du scoop macabre à la une des journaux et médias, où drames et tragédies de ceux qui risquent leur vie pour des 'leurres'' sombrent dans les statistiques de la fameuse nécrologie politique.
En dépit de toutes les mauvaises nouvelles, les traversées sans visa de la grande bleue, véritable tombeau des harraga, attirent de plus en plus de candidats au suicide dans ce foutu triangle de la mort.
Après la tragédie, regrets, condoléances, suggestions, propositions sont au menu des discussions de toutes les nations qui se relaient ‘'l'information'', où les avis et les opinions divergent, évoquant en ‘'grand'', les tragédies humaines.
Seules, les familles des victimes dont l'esprit parvient à se raisonner et à se dire que leurs enfants, proches ou amis ne reviendront plus, essaient tant bien que mal de faire leur deuil, sans dépouille, sans personne, sans cierges ni sépulture.


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