L'Etat algérien a consacré 14.327.280.000 DZD au secteur de la culture pour l'année 2009, soit 202 millions de dollars USD. Si l'on rajoute le compte d'affectation spéciale n°61616-302-127 intitulé « Fonds national de préparation et d'organisation du festival culturel panafricain 2009 » on se retrouve avec un budget global de 272 millions de dollars (14.827.280.000 DZD), c'est-à-dire 12% du budget de l'Etat du Mali et 10 fois le budget du ministère marocain de la culture. On savait que le budget de la culture n'a cessé d'augmenter depuis 2005, date de la création d'un ministère chargé de la seule culture (voir le graphe ci-dessous), mais un accroissement aussi important, personne ne le présageait d'autant plus que la crise économique internationale faisait craindre une baisse du budget. Avec 272 millions de dollars, le budget de la culture a augmenté de 63,17% par rapport à l'année 2008, une première dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Le budget 2009 dépasse même le budget 2007 et le fond spécial affecté pour la manifestation Alger capitale du monde arabe réunis (10.769.191.000 DZD). Il faut le dire, si avec un tel budget, le secteur de la culture ne décolle pas, c'est qu'il y a un problème quelque part. Il est temps que le ministère de la Culture fasse participer les experts algériens en matière de gestion de la culture pour rationaliser l'utilisation de ce budget pharamineux et les experts en politique culturelle pour dessiner une stratégie à moyen et long terme pour impulser l'industrie culturelle, le spectacle vivant, le livre, le patrimoine et les autres secteurs de l'activité culturelle. La mise en place d'indicateurs de la performance pour évaluer l'activité culturelle comme cela se fait dans les pays développés est une urgence.