Le moins que l'on puisse dire est que l'avenue « Benyahia Belkacem » est aujourd'hui une avenue qui revient de loin. Tel un blessé grave, elle sort petit à petit de « son coma ». Le chantier se rétrécit au fur et à mesure que les travaux avancent le long de l'avenue. La vue se dégage, les lieux respirent progressivement de l'ordre. Le nouveau look imprimé à l'avenue se dessine doucement. L'avenue se dirige sûrement vers le grand jour tant attendu: l'ouverture du tronçon du tramway reliant la gare SNTF à la nouvelle gare routière. Il est bien loin donc le temps de l'image hideuse d'une chaussée éventrée de part en part et d'une avenue « promise à un avenir sombre ». « La blessure » subie est en train de se refermer pour toujours promettant une nouvelle santé pour cette avenue. Après la résistance au projet, au départ, puis la grande inquiétude et le sentiment de désespoir une fois le projet entamé, force est de constater que désormais l'air est à l'adaptation au changement et à la situation nouvelle. Le fin observateur constaterait que les citoyens vivant et activant encore le long de cette avenue commencent à composer avec la nouvelle réalité et renouent avec l'espoir. Ils prennent les choses du bon côté et entrevoient des jours meilleurs. La ligne du tramway est désormais apprivoisée, elle est vue comme une chance de réussite et de développement à saisir. C'est pour dire que l'on croit à nouveau à une avenue promise pour redevenir très active, comme par le passé. Sur le chantier, les ouvriers travaillent d'arrache-pied pour délivrer le tronçon « la gare SNTF - la gare routière » dans les délais impartis. Approché, le responsable du chantier saisit l'occasion pour vanter les mérites de son entreprise, COSIDER en l'occurrence. « Notre entreprise a donné un véritable coup de fouet au projet du tramway qui était au point mort et à l'abandon. Les réalisations et le taux d'avancement parlent d'eux-mêmes », nous a-t-il lancé d'emblée. Avant d'ajouter, « sur le plan génie-civil nous sommes à jour, conformément au planning prévisionnel ». Notre interlocuteur évoque dans la foulée des points précieux gagnés par le CV de son entreprise grâce au projet du tramway de Mostaganem. Une riche expérience qui, selon lui, rend aujourd'hui celle-ci capable de prendre en charge tout projet de tramway dans son intégralité, dans le pays et partout ailleurs. Seul bémol, selon notre même interlocuteur, le rendez-vous promis et annoncé en grande pompe pour la livraison du tronçon est intenable. « C'est gâté et nous y sommes pour rien. Il faut compter juin ou juillet pour voir ce tronçon livré à l'exploitation commerciale et aux Mostaganémois. Avant, pas possible », a-t-il attesté. Pressé pour nous en donner les causes, il s'est contenté de nous diriger vers leur partenaire dans le projet, l'entreprise chargée de la pose des rails et de leurs accessoires. Mais face à notre insistance, il a fini par céder. « Un grain de sable dans la chaîne d'approvisionnement est derrière le glissement intervenu dans le planning », a-t-il expliqué sans plus de précision. Une explication compliquée qui laisserait entendre que c'est à cause d'une livraison de matériel qui tarde…