Au douzième vendredi des manifestations, les Algériens étaient au rendez-vous à travers les quarante-huit wilayas du pays, bien qu'en nombre inférieur par rapport aux semaines passées, notamment dans la capitale « Alger ». Toutefois, les citoyens de la wilaya de Bordj Bou Arreridj ont fait l'exception. Au premier vendredi du Ramadan, ils étaient des milliers à descendre exprimer leur inquiétude de l'avenir de l'Algérie. Ils veulent que leurs voies soient entendues. Située à 200 km d'Alger, la wilaya de Bordj Bou Arreridj est devenue un pôle incontestable du Hirak qui attire les manifestants des quatre coins du pays. Depuis le début du mouvement populaire du 22 Février dernier, la ville de Bordj Bou Arreridj a changé de nom, elle s'appelle désormais « capitale du Hirak » en raison de la grande mobilisation des citoyens pendant les 12 Vendredis de protestation. Des centaines de milliers de personnes, descendent en vague au centre-ville, appelant au départ de tous les symboles du système d'une part et exprimant leur soutien inconditionnel à l'institution militaire, véritable bouclier de la nation. « Le palais du peuple » comme ils le surnomment les Bourdjiens, situé au carrefour d'El Djebaas, est devenu le fief des rencontres et le point de départ des manifestations. Il s'agit d'une bâtisse en construction, composée de plusieurs étages, drapée de l'emblème national, de banderoles, de drapeaux et de gigantesques « tifos» dont le contenu reflète pertinemment une maturité politique, les orientations futures et les attentes des contestataires. Enfin, il est impératif de comprendre que la wilaya de Bordj Bou Arreridj présente est devenue un véritable exemple à suivre. Bordj Bou Arreridj a prouvé encore une fois quelle est réellement l'épicentre du mouvement populaire et mérite grandement le titre de « Capitale du Hirak ».