Peut-être suis-je entré à Mostaganem par effraction, mais si je devrais la quitter ça sera pas en catimini, parce que je n'ai pas bénéficié de logements, de terrains ou de projets sous table comme l'ont fait ceux qui sont entrés à Mosta la nuit et sont devenus des milliardaires le jour d'après. J'y suis né, et mon père et grand-père, ils y sont nés et enterrés, je ne quitterais pas la table en catimini comme le croient ceux qui traitent avec la Issaba pour me tuer, car si je devrais la quitter je la quitterais seulement après avoir cassé la table sur la tête des oligarques de Mostaganem.., avertit Moul Firma, bien tranquille, en bonne humeur, assis confortablement à une terrasse de café sur une placette où les voitures se faisaient toutes petites de peur de le déranger. Assis à côté de lui, quelques amis qui lui sont fidèles, et qui n'ont pas changé de veste, comme certains, en quête d'une fiche communale du Hirak, ou d'autres qui l'ont poignardé dans le dos pour les beaux yeux des responsables et décroché un Selfie avec monsieur le (…) pour décorer les murs de leurs maisons ! Un sourire chaud des amis partage la table de Moul Firma, qui s'efforce à cacher un sourire froid pour dissimuler sa colère. La douceur du vent du printemps qui s'annonce sur fond d'un printemps démocratique, détend l'atmosphère, et engage la conversation entre les amis … ils parlaient de toutes les affaires qui alimentent les débats sur la placette publique et les rumeurs qui font rage sur les réseaux sociaux , commençant par cette inspection du ministère de la justice qui enquête sur l'ancien président de la Cour de Mostaganem , Benhachem, accusé dans l'affaire de l'ancien ministre de la justice Tayeb Louh, où les inspecteurs ont passé au scanner toute sa gestion durant les quatre dernières années, ainsi que l'affaire du mandat de dépôt non vidée de Kouninef au sujet d'un procès de blanchiment d'argent . Ils parlaient aussi de la nouvelle enquête ouverte sur les anciens membres du CALPIREF , et les octrois des assiettes foncières décidés par ces membres aux membres de la Issaba, comme celui des terrains attribués en 2012 au niveau de la zone de Ouled Bachir , des terrains agricoles transformés en commerces, parkings et autres ? Moul Firma, étalait longuement les plus importants dossiers à ses amis, quand soudain, la sonnerie de son téléphone lui coupa la discussion… ! A l'appareil, son ami d'Alger, qui vient de l'informer qu'il est dans la ville d'Akbou pour une petite affaire, et ce qui l'a étonné, c'est dans cette ville que les gens sont solidaires entre eux et défenseurs dévoués de leur ville, mais ce qui m'a étonné le plus dit-il, c'est que j'ai vu un débit de boissons alcoolisées mitoyen avec la mosquée, et personne ne fait attention ! C'est grave, martèle l'ami de Moul Firma ! Moul Firma, d'un air souriant, lui répond, eh bien, non mon ami, le plus grave ce n'est pas un bar à côté d'une mosquée à Akbou, mais le plus grave c'est quand le siège du journal Réflexion est mitoyen d'une Mosquée à Mostaganem !? Evidemment, lui répond l'ami, le bar distribue les endormants aux citoyens pour ne voir que les belles choses, les beaux trottoirs, les beaux palmiers et danser sous la lumière économique des LED ! Mais le journal distribue les infos antidotes contre les détournements et la corruption, et au lieu de danser sous les feux des LED, ils vont se demander à quel prix ont-ils été achetés et qui va payer la consommation électrique des 22 km de poteaux ? L'administration ou le contribuable ? Mais dans tous les deux cas, c'est le citoyen !